Le Laboratoire d’Innovations Sociales (LABIS) de Conakry a organisé un concours de pitch d’entreprises sous le thème « Soutenir les initiatives d’employabilité et d’engagement citoyen des jeunes ». Sept finalistes, sélectionnés parmi quinze participants, ont présenté leurs projets en vue de décrocher un financement pour concrétiser leurs idées, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cet événement, qui a mobilisé des partenaires techniques, financiers et autorités locales, visait à encourager l’autonomisation des jeunes et à valoriser leurs talents. Ibrahima Sory Sacko, directeur communal de la jeunesse et des sports de Ratoma, a souligné l’importance de telles initiatives.
« Nous pensons que c’est quelque chose de très important pour nous, mais aussi pour la jeunesse de façon globale… Ces concours permettent de déceler les talents et de les accompagner. La Guinée regorge de jeunes talentueux qui, avec du coaching et du soutien, peuvent atteindre de grandes réalisations, notamment dans une commune comme Ratoma, où la jeunesse est très engagée et déterminée », a indiqué ce conseiller communal de Ratoma.
Selon Djéné Madé Fofana, coordinatrice de LABIS et cheffe du projet « Compétences pour demain », ce programme est mis en œuvre dans cinq pays d’Afrique de l’Ouest, dont la Guinée. L’objectif principal est d’offrir aux jeunes des opportunités d’insertion professionnelle et d’entrepreneuriat.
« Ce programme vise à répondre aux besoins des jeunes, à leur faciliter l’accès à un emploi décent, que ce soit par l’auto-emploi ou l’entrepreneuriat. Il est conçu pour offrir des solutions innovantes à des problèmes tels que l’inadéquation entre les formations et le marché de l’emploi », a-t-elle dit.
« Avec la CONAPED, nous avons réalisé des activités de formation des jeunes sur l’audiovisuel, sur le stand-up comédie, et sur beaucoup de métiers… Concernant maintenant cette formation-là, dans le cadre de l’accompagnement que nous organisons, nous lançons des corps de formation. L’accompagnement vient des besoins des jeunes. C’est quand on voit qu’il y a une expression d’un besoin qu’on lance un formulaire de formation où on recrute des jeunes, on identifie des jeunes et on commence à les former sur les fondamentaux. En octobre 2024, nous avons tenu la première formation sur les fondamentaux de l’entrepreneuriat globalement. Et suite à ce processus-là, nous avons jugé nécessaire d’accompagner ces jeunes qui ont pu avoir des initiatives de projet. Au départ, ils étaient 15. Aujourd’hui, ils sont 7. D’autres ont arrêté en cours de chemin. Donc, on les a accompagnés à réaliser leur plan d’affaires. Et aujourd’hui, on est là pour les accompagner à préparer les pitch. Et éventuellement, le processus va continuer. Ces jeunes auront des prix d’encouragement. Mais pour nous, ce n’est pas une question de compétition. Notre souhait, c’est de permettre à tous ces jeunes, à travers d’autres partenaires également, parce que nous ne pouvons pas tout faire, que des partenaires notamment des institutions puissent soutenir financièrement ces jeunes. Notre souhait et notre combat, c’est de leur permettre d’avoir accès à des ressources nécessaires pour leurs projets. Aujourd’hui, combien de jeunes vont participer à ce concours ? Ce concours-là, il y a 7 jeunes qui vont participer, dont 2 filles. Et ils vont présenter leurs différents projets d’affaires », a expliqué Mme Djené Madé Fofana.
Mme Fofana a également évoqué les succès de LABIS, notamment la tenue du premier forum communal de la jeunesse de Ratoma, qui a permis un dialogue entre jeunes et pouvoirs publics. Ce dialogue, selon elle, est essentiel pour intégrer les besoins des jeunes dans les décisions locales.
En ce qui concerne la question liée à l’appui des partenaires internationaux, Mariama Dalanda Bah, représentante du programme CLÉ (Compétence, Leadership, Éducation) en Guinée, a rappelé que ce concours est l’aboutissement d’un accompagnement de trois mois offert aux jeunes entrepreneurs. Financé par Affaires Mondiales Canada, le programme CLÉ travaille avec des partenaires tels qu’Action Éducation pour renforcer les compétences des jeunes.
« À travers ce concours de pitch, les participants sortent de leur zone de confort pour exposer leurs idées devant un jury diversifié. Nous espérons que cela débouchera sur des partenariats concrets et permettra à ces jeunes de concrétiser leurs projets », a déclaré Mme Mariama Dalanda Bah.
Ce projet constitue un tremplin pour les jeunes entrepreneurs. Parmi les participants, Halè Yatara, bénéficiaire de la formation en entrepreneuriat. Elle s’est réjouie du soutien reçu des partenaires.
« Mon projet porte sur la transformation du fruit de baobab et sa commercialisation. Grâce à la formation, j’ai appris à élaborer un plan d’affaires solide et à convaincre les financiers partenaires. Mon objectif est non seulement de créer des bénéfices, mais aussi d’offrir des opportunités d’emploi à d’autres jeunes », a-t-elle fait savoir.
Ce concours montre l’engagement de LABIS et de ses partenaires en faveur de la jeunesse guinéenne, en offrant un cadre pour révéler les talents et encourager l’entrepreneuriat comme levier de développement.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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