Côte d’Ivoire : « Par patriotisme, j’ai accepté de garder ma nationalité guinéenne »

Mamadou Moussa Bah, aujourd’hui âgé de 64 ans, est né et a grandi à Aboisso, une ville ivoirienne très proche de la frontière du Ghana. Malgré le temps passé dans ce pays, il n’a rien perdu de sa culture foutanienne, la région dont il est originaire. A l’occasion d’un entretien accordé au correspondant de Guineematin en Côte d’Ivoire, de passage dans la région, il a réitéré son amour infini pour la Guinée, son pays d’origine, dont il a la nationalité.

Être né à Aboisso, en Côte d’Ivoire, donnait dans les années 1960, la possibilité d’être naturalisé ivoirien. Une opportunité qu’il a déclinée par amour pour son pays d’origine, la Guinée.

Le sexagénaire ne rate aucune information liée à la Guinée pour qui il a du mal à trouver les mots justes pour décrire le degré de sentiment. « Par patriotisme, j’ai accepté de garder ma nationalité guinéenne. La Guinée, c’est une partie de moi. Jusqu’où j’aime la Guinée, je ne peux pas te dire. Je vais là-bas de temps en temps. Et pour continuer à me ressourcer, chaque matin, si j’ai de la connexion, je fais d’abord le tour des sites d’informations comme Guineematin.com avant de passer à autre information. Aujourd’hui, si je veux que ça change, c’est pour mes enfants. Si moi, je rentre actuellement, ce n’est pas pour travailler mais pour me reposer », a déclaré Mamadou Moussa Bah.

Même si l’aventure est rose, quelque part, elle est difficile et déchire le cœur, affirme notre interlocuteur. Pour faciliter son retour au moment opportun, Mamadou Moussa Bah a très tôt trouvé important de se marier en Guinée. « J’ai toujours eu envie de rentrer chez moi. C’est pourquoi ma femme est guinéenne. Mes enfants, au nombre de quatre, ont étudié. Le premier est ingénieur ; ma fille, la deuxième, est titulaire d’une licence en Economie et Finance qu’elle a obtenu là-bas en Guinée où elle réside depuis qu’elle faisait la 9ème année ; le troisième est en Master 2 en Côte d’Ivoire ici ; et le quatrième, il a une licence en Logistique. C’est pour vous dire que tout va bien. Mais, de préférence, si on me disait qu’il y a du travail pour eux en Guinée, j’allais les soustraire ici pour les ramener chez moi, c’est ce que je préfère. J’ai déjà une politique pour faire partir les 3 derniers en Guinée comme les autres qui y sont déjà installés. Tout cela, c’est pour ne pas perdre mes enfants à l’extérieur parce que j’ai une folle envie de rentrer chez moi », a-t-il laissé entendre.

Son premier voyage en Guinée remonte à 1983. Pour prouver encore de plus son attachement à son pays, il confie une anecdote au cours de son déplacement à cette époque alors qu’il était âgé de 21 ans. « Le lendemain du tremblement de terre qu’il y a eu, un mercredi en 1983, je me rappelle comme si c’était hier, je devais partir en Guinée. A la fin de mon séjour à Conakry, j’ai vendu mon billet d’avion de retour pour dire qu’il faut que j’emprunte la voiture pour connaître la Guinée. Et en ce moment, j’étais encore jeune. Je ne sais pas ce qui m’habite, mais j’aime naturellement la Guinée… »

Aujourd’hui, à Aboisso où il vit, Mamadou Moussa Bah contribue à l’organisation sociale des ressortissants guinéens résident dans la zone à l’occasion des événements sociaux comme les mariages, les baptêmes, et autres.

De retour d’Aboisso, Mamadou Malal Baldé pour Guineematin.com

Tel : +225 0142 24 28 28

Facebook Comments Box