Tensions autour du choix du président du district de Safa (Pita) : le sous-préfet de Ninguélandé pointé du doigt

District de Safa (Pita)

Le choix porté sur Alhassane Diallo pour occuper la tête du conseil de district de Safa, relevant de la commune rurale de Ninguélandé, dans la préfecture de Pita, suscite des tensions sur place. Ce choix, effectué par le sous-préfet de Ninguélandé, au détriment d’un certain Alpha Mamadou Diallo, passe mal et soulève des divisions. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com lundi, 13 janvier 2025, Thierno Amadou Oury Diallo, porte-parole des ressortissants de Safa à Conakry, a exprimé son mécontentement et son inquiétude. Il dénonce une manipulation orchestrée par le sous-préfet de Ninguélandé, Malick Deen Bangoura, qui aurait modifié la liste initiale.

D’entrée, Thierno Amadou Oury Diallo a expliqué que la procédure de nomination du président du district avait initialement été approuvée par le gouverneur de Mamou, sur la base d’une liste consensuelle envoyée par les ressortissants de Safa. Cependant, selon lui, une fois arrivée à Ninguélandé, la décision a été modifiée de manière unilatérale par le sous-préfet.

Thierno Amadou Oury Diallo, porte-parole des ressortissants de Safa à Conakry

« Il y a eu une liste qui a été envoyée à Mamou, au gouverneur, et ce dernier a approuvé cette liste. Ainsi, une personne a été nommée président du district dans un consensus total. Mais arrivé à Ninguélandé, le sous-préfet a modifié cette décision en remplaçant le premier par la septième personne sur la liste. Depuis, la cohabitation est très difficile à Safa, les gens ne se regardent plus. Nous déplorons vraiment cet acte. Nous ignorons ce qui a bien pu se passer, mais il y a eu une parfaite collaboration entre lui et quelques membres du district. À Safa, il y a six secteurs. Actuellement, il collabore avec seulement deux secteurs sur six. Nous ne comprenons pas ce qu’il est en train de faire. Récemment, il est allé installer ce monsieur nommé Alhassane Diallo, sans associer les autres secteurs. Lorsqu’il est allé, il n’a pas vérifié si les autres secteurs étaient présents pour l’installation de ce monsieur. Il est parti. En fait, il agit de façon spontanée, il n’écoute personne, il ne coopère pas avec les résidents. Même quand tu l’appelles, tu l’appelles, il refuse de coopérer », déplore Thierno Amadou Oury Diallo.

Cette situation provoque des inquiétudes sur place avec des risques d’empoignade. « Si l’État n’intervient pas, si l’opinion nationale ne s’intéresse pas à cela, nous craignons un affrontement. Et les conséquences négatives nous reviendront. Ce n’est vraiment pas ce que nous souhaitons. Personnellement, j’ai été délégué par les ressortissants. Je suis allé jusqu’à Pita pour rencontrer le préfet. Mais malheureusement, il m’a orienté vers le secrétaire général de la préfecture. Nous avons échangé pour attirer leur attention sur ce mécontentement. Mais franchement, personne ne nous a prêté attention. Ils agissent comme ils veulent. En tant que ressortissants, nous nous sommes dit qu’on ne peut pas rester bras croisés. C’est chez nous. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait un affrontement. Nous ne voulons pas de confrontation », a déclaré le président des ressortissants de Safa à Conakry.

Par ailleurs, monsieur Diallo indique que les ressortissants ont décidé d’interpeller le gouvernorat de Mamou pour résoudre le différend. « Avec la coordination de la diaspora, c’est une préoccupation pour tout le monde. Nous avons écrit des lettres pour les déposer au gouvernorat de Mamou afin d’attirer l’attention du gouverneur pour qu’il s’intéresse à ce problème. Il y a juste une semaine, il est allé de façon très brusque installer ce monsieur. Ils ont fait une grande propagande, appelant les districts voisins pour venir remplir le lieu, accueillir le sous-préfet et faire le travail. Mais ce ne sont pas les ressortissants du district de Safa qui sont sortis pour l’accueillir et approuver l’installation de ce monsieur. C’est quelque chose que nous déplorons. Il y a aussi un problème juridique. Ce monsieur a poussé les ressortissants à contester un verdict juridique… C’est pourquoi nous craignons beaucoup son autorité. Mais, nous ne voulons pas de confrontation là-bas. La lettre que nous comptons envoyer au gouvernorat pour contester la nomination de monsieur Alhassane a déjà été signée par certains. Nous comptons sur la bonne compréhension et l’esprit de refondation du gouverneur de Mamou pour s’intéresser à notre préoccupation et trancher comme il se doit. Nous comptons absolument sur lui pour le moment. Nous pensons qu’il nous comprendra. En dehors de cela, nous toucherons aussi la plus haute hiérarchie pour éviter un problème chez nous, car ce n’est vraiment pas ce que nous souhaitons. Nous ne sommes pas contre qui que ce soit, mais nous sommes là pour la paix. Nous sommes là pour l’entente. Même le recensement en cours (Recensement administratif à vocation d’état civile) a exclu une grande partie. Le nouveau président du district, imposé par monsieur le sous-préfet, a effectué ce recensement et c’est vérifiable sur le terrain. Il a exclu la majorité au profit d’une minorité. Il dit que les documents sont terminés et que c’est fini. C’est écœurant. Ce n’est pas admissible », a-t-il martelé.

Joint par téléphone, Malick Deen Bangoura, sous-préfet de Ninguélandé, a balayé les accusations qui le visent et affirme qu’aucune installation forcée n’a été faite. « Nous, on n’a pas de problèmes à Safa. C’est lui (Thierno Amadou Oury Diallo, ndlr) qui a un problème. Et on n’a pas installé quelqu’un de force. Moi, je n’ai pas de problème à Safa. Écoutez, c’est le monsieur qui a un problème. Et on n’a installé aucun président de force là où nous sommes. Si vous voulez connaître la réalité, déplacez-vous, venez à Safa », a-t-il lancé.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 69 33 33

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