Détournement de plus de 600 milliards GNF : l’ex ministre Ibrahima Kourouma et son DAF, Mohamed V Sankon, jugés à la CRIEF

Dr. Ibrahima Kourouma, ex ministre de la Ville et de l'Aménagement du territoire

L’ancien ministre de l’Aménagement du territoire, Dr Ibrahima Kourouma, et son directeur des affaires financières, Mohamed V Sankon, ont comparu pour leur toute première fois ce mercredi, 15 janvier 2025, devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Ils sont accusés de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite, portant sur des sommes colossales :  plus de 600 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars au détriment de l’État guinéen, représenté dans ce dossier par l’Agent Judiciaire de l’État. Les faits remontent à leur gestion sous le régime de l’ancien président Alpha Condé, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters. 

Aux côtés du Dr Ibrahima Kourouma et de Mohamed V Sankon à la barre, se trouve l’ancien ministre de l’Economie et des Finances Mamadi Camara, poursuivi lui aussi devant cette juridiction répressive pour détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, corruption et enrichissement illicite.

A l’audience, les accusations pesantes contre Ibrahima Kourouma et Mohamed V Sankon leur ont été officiellement notifiées par le président de la Cour, Yagouba Conté. Immédiatement après, les avocats de la défense, comme Me Almamy Samory Traoré, ont plaidé pour la mise en liberté de leur client, en faisant remarquer à la Cour que la durée de détention préventive de Ibrahima Kourouma est excessive.

« Monsieur le président, notre client est en détention préventive depuis plus de 32 mois à la maison centrale de Conakry. Nous estimons que cela constitue une violation des dispositions de l’article 236 du code de procédure pénale. Le mandat de dépôt ordonné contre notre client n’a jamais été renouvelé. Aucune audience n’a été tenue permettant de débattre de son cas. Nous vous demandons, monsieur le président, d’ordonner la mise en liberté de notre client, M. Ibrahima Kourouma », a plaidé Me Almamy Samory Traoré.

De son côté, la partie civile a demandé à la Cour d’ordonner le paiement d’une caution de 500 milliards de francs guinéens par le Dr Kourouma et son directeur financier Mohamed V Sankon. Elle a également sollicité un renvoi de l’audience à huitaine pour préparer une meilleure défense des intérêts de l’État.

Le ministère public, soutenant la position de la partie civile, a également plaidé pour le rejet de la demande de mise en liberté sollicitée par la défense.

Finalement, la Cour a rejeté la requête de la défense, estimant que les arguments avancés ne justifiaient pas une libération immédiate. L’affaire a été renvoyée au 22 janvier 2025 pour la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél : 622919225

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