Affaire AIPP à la CRIEF : les prévenus ont-ils fui pour se réfugier à Bamako ?

Les prévenus Yamoussa Keita, Lamine Sangaré et l’Agence Internationale de Promotion Pharmaceutique (AIPP) ne se sont pas présentés mercredi, 15 janvier 2025, devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Ils sont poursuivis pour des faits présumés d’atteinte à la santé publique, de détention illégale, de transfert, d’importation et de vente de produits pharmaceutiques, et complicité, au préjudice de l’État guinéen, représenté par l’agent judiciaire de l’État. Cette absence est diversement perçue. Alors que certains parlent de fuite des prévenus vers Bamako, leur avocat balaye tout d’un revers de main, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La Cour, ayant constaté l’absence des prévenus, après avoir entendu les avocats des parties et le ministère public, a décidé de renvoyer le dossier au 5 février prochain.

Cette absence des prévenus a entraîné de nombreuses réactions, tant du côté de la défense que de la partie civile. Selon certaines indiscrétions, les mis en cause auraient quitté le pays pour se réfugier à Bamako, au Mali.

L’avocat du plaignant, Me Lanceï 3 Doumbouya, a insisté sur l’importance de ne pas sous-estimer ces accusations. « Nous, nous ne minimisons aucune information. Ce qui est clair, aujourd’hui, c’était la première évocation de l’affaire et les prévenus n’ont pas comparu. Le motif avancé par le conseil des prévenus serait lié à leur absence du pays, et selon lui, ses clients seraient en congé à Bamako, au Mali. Et nous, nous lui faisons confiance et il a demandé le renvoi il y a trois semaines et nous attendons à cette date leur comparaison. S’ils comparaissent, voilà, ça mettra fin à cette information et s’ils ne comparaissent pas, nous ferons tirer les conséquences de droit appropriées parce qu’il s’agit d’effets extrêmement graves qui sont articulés contre eux », a déclaré maître Lanceï 3 Doumbouya.

Quant à la défense, représentée par Me Adam Salomon Camara, elle rejette catégoriquement les allégations selon lesquelles ses clients auraient fui. « Ce sont des fausses informations qui sont constantes dans cette affaire. Mes clients sont en congé à Bamako. La demande de renvoi adressée à la cour est motivée parce que j’ai annexé à cette demande de renvoi les billets d’avion. Donc, la thèse selon laquelle mes clients auraient fui n’est qu’une pure contre-vérité. Cependant, je tiens à attirer votre attention que nous avons eu à nous débarrasser de certains délégués qui sont en train de se livrer à une campagne de dénigrement sur l’AIPP. Donc, cette autre hypothèse ne mérite pas d’être négligée. En tout état de cause, nous bénéficions de la présomption d’innocence. Nous sommes devant les juridictions compétentes. On se battra parce qu’être prévenu n’établit pas ta culpabilité. Et le tri de nos clients sera discuté devant cette juridiction ».

Quant aux accusations de récidivisme, elles ont été vigoureusement contestées par Me Adam Salomon Camara. « Je m’inscris en faux contre cette thèse. Qui parle de récidivisme suppose qu’il y a déjà une condamnation. Je leur demande, ils seront bien en peine de rapporter la preuve de cela. Comme je vous l’ai dit, nous faisons l’objet d’un acharnement de la part de nos anciens délégués dont nous nous sommes débarrassés pour leur inconduite. Nous nous en sommes débarrassés, ils se connaissent entre eux. Parce que partout où ils apprennent que nous avons une situation, ils se saisissent de cela et se livrent à des campagnes de dénigrement. C’est une société régulièrement installée en Guinée. Donc, je ne m’aventurerai pas à aborder le fond de cette affaire. Les débats vont être ouverts et vous allez être davantage édifiés. Mais ce qui est constant, il y a nos anciens délégués qui ne sont plus avec nous, qui se livrent à des campagnes de dénigrement. Et c’est ce qui est regrettable. Nous sommes sereins comme une maison inachevée. Et nous comptons aborder cette affaire avec beaucoup de sérénité », a conclu Me Camara.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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