Escroquerie sur 47 millions GNF à Dubréka : « Aissata Kourouma m’a envoutée »

Le procès en appel de la prévenue Aissata Kourouma, poursuivie pour escroquerie, s’est ouvert mercredi, 15 janvier 2025, à la Cour d’Appel de Conakry. Elle est traduite en justice pour avoir, dit-ont, escroqué 47 millions de francs guinéens à dame Aicha Sylla, partie civile dans cette procédure. A la barre, la prévenue plaide non coupable des faits mis à sa charge. Pourtant, la partie civile, qui dit avoir été envoutée, soutient mordicus avoir remis le montant à Aissata Kourouma, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, c’est dans la préfecture de Dubréka, où résident la partie civile et la prévenue, que les faits ont eu lieu. Après l’acte, Aicha Sylla a saisi le tribunal de première instance de Dubréka, où la prévenue, Aissata Kourouma, a été déclarée coupable. Elle y a été condamnée à 20 mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens. Sur l’action civile, elle a été condamnée au paiement de 47 millions GNF, à titre principal, et 5 millions GNF de dommages et intérêts.

C’est contre cette décision que la prévenue Aissata Kourouma et son conseil ont relevé appel.

A l’ouverture de l’audience, l’avocat de la défense a livré les motifs de l’appel. « Aissata Kourouma a été condamnée pour un fait qu’elle n’a pas commis. Il n’existe pas une preuve de remise de 47 millions de francs guinéens. Elle a été tout simplement victime de la prétendue partie civile. Il n’y a aucune preuve palpable. Raison pour laquelle, elle vous demande d’infirmer cette décision et de la renvoyer des fins de la poursuite ».

Par contre, l’avocat de la partie civile soutient mordicus qu’il y a bien eu remise. « Elle a proposé à ma cliente un projet de voyage. Elle a remis les montants en trois tranches. Donc, la décision qui a été rendue en première instance est sans effet. Parce que, c’est un dossier qui est passé par un cabinet d’instruction. La décision qui est rendue est sans effet. Je vous demande de confirmer cette décision rendue par le tribunal de première instance de Dubréka », a-t-il lancé.

Par la suite, la cour a donné la parole à Aicha Sylla pour sa version des faits. « Aissata Kourouma m’a dit que son frère Alhassane Kourouma est un géologue qui travaille à Siguiri.  Quand elle m’a appelé, j’étais à Boké.  Elle m’a dit avoir une bonne nouvelle pour moi. Que son frère Alhassane voulait m’épouser. J’ai dit non, que je ne peux pas me marier avec quelqu’un que je n’ai pas vu. Elle a envoyé une délégation de sages chez moi pour déposer des colas pour mon mariage. Elle a fait ça en mon absence. Elle est passée par ma tante pour envoyer une délégation de vieux pour aller déposer les colas. Quand elle a fait ça, je l’ai appelée pour lui dire que cela ne m’a pas plu. Mais, j’ai compris que Aissata Kourouma m’a envoûtée. J’étais hors de moi. Je lui ai remis en deux tranches 35 millions et quelques poussières de francs guinéens. Ma jeune sœur, qui est à Chypre, lui a transféré 15 millions de francs guinéens. Alhassane m’a dit au téléphone qu’il est capable de faire voyager les gens. Aissata Kourouma m’a confirmé cela. C’est dans ce cadre qu’on lui a remis cet argent pour le voyage. Mais je n’ai jamais vu Alhassane Kourouma.  J’ai mené des investigations autour de lui. Je suis allé à Siguiri pour ces Investigations. Je suis allée descendre chez ma copine à Siguiri. Mais je n’ai pas vu ce nommé Alhassane Kourouma. Quand j’ai appelé Aissata Kourouma pour lui dire que je suis à Siguiri, elle m’a dit que Alhassane Kourouma est à Conakry… Donc, je lui ai remis 35 millions en espèces et en deux tranches », a expliqué Aicha Sylla, la partie civile.

De son côté, la prévenue Aissata Kourouma, en détention depuis le 22 mai 2024, plaide non coupable. Elle affirme qu’elle n’a rien reçu, même 100 francs guinéens, de la part d’Aicha Sylla. « Je n’ai pas pris son argent. Même 100 francs guinéens, je n’ai pas pris avec Aicha Sylla. C’est mon frère Alhassane qui a dit qu’il veut se marier avec Aicha Sylla. Les deux communiquaient toujours ensemble. Cette relation entre les deux a duré pendant 8 mois. Mais, Aïcha ne m’a rien remis. Alhassane Kourouma n’est pas mon frère de lait. C’est une connaissance. Comme il est Kourouma et que moi aussi je suis Kourouma, c’est pour cette raison que je l’appelle mon frère », a déclaré la prévenue.

Après avoir écouté les deux parties, la Cour a renvoyé l’affaire à deux semaines pour la vérification des numéros de téléphone de Alhassane Kourouma et la suite des débats.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 529 527/664 413 227

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