En Guinée, les bijouteries traditionnelles sont en voie de disparition. Et pour cause, les difficultés d’acquisition du matériel de travail (or, argent…) et la rareté de la clientèle. Une clientèle majoritairement tournée aujourd’hui vers les produits importés. Salif Camara, bijoutier, assure que l’importation des bijoux est un véritable frein au développement du savoir-faire local.

“Des fois, je peux travailler sans qu’il n’y ait de clients qui viennent acheter mes produits. Cette affaire me fatigue beaucoup. Les outils que nous utilisons pour confectionner les bijoux sont trop chers et on n’a pas d’encouragement à cause de l’importation des bijoux modernes en Guinée. Et aussi, ce n’est pas facile de gagner les matériaux par manque d’argent”, a-t-il donné.
Abondant dans le même sens, Mamadou Yaya Diallo, maître bijoutier, a pointé du doigt cette raréfaction de la clientèle dans les bijouteries traditionnelles guinéennes.

“Les difficultés qu’on rencontre dans ce travail, pour fabriquer les bijoux, c’est un problème. Et deuxièmement, la clientèle se raréfie un peu face à l’importation. Ça nous fatigue beaucoup. Ce qui est à moins prix, c’est de ça que les gens s’intéressent par rapport à ce qui est trop cher. Mais, ce n’est pas ce qui est important. Les gens doivent savoir aussi que la qualité compte beaucoup. Les bijoux locaux, on ne les lave pas et ça dure également. On avait organisé une exposition à l’hôtel Kaloum, ça c’était bien passé. Les étrangers étaient venus et on a vraiment eu beaucoup d’appréciations sur la bijouterie guinéenne”, a-t-il expliqué.
Hadja Saran Diakité pour Guineematin.com