Les habitants du quartier Bordo SOS, dans la commune urbaine de Kankan, ne décolèrent pas contre la commission chargée de l’installation des nouveaux chefs de quartier, dirigée par Yaya Condé, vice-président de la délégation spéciale. Ils dénoncent des manipulations et des irrégularités dans le processus, notamment la falsification de leur liste de candidats et l’imposition d’un bureau qui ne fait pas consensus. Face à des revendications restées sans réponse, ils ont choisi de porter plainte contre le président de la commission.
Dans une plainte datée du 15 janvier dernier et signée par trois membres des citoyens, Yaya Condé est accusé de falsification de documents et de non-respect des critères établis par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Amadou Secteur Barry, l’un des signataires et représentant désigné par les habitants de Bordo SOS, explique les raisons de cette action.

« Nous avons déposé une plainte contre Yaya Condé, le vice-président de la délégation spéciale de Kankan. En tant que président de la commission, il a, à notre grande surprise, ignoré la liste que nous avions soumise pour installer un bureau qui ne respecte pas les critères fixés par les autorités et ne représente pas notre quartier. Pour éviter tout débordement, nous avons demandé aux jeunes de rester calmes et avons décidé d’opter pour une voie légale en déposant cette plainte. Je l’ai également informé de notre démarche et des raisons qui la motivent », a-t-il déclaré.
Cependant, tandis qu’Amadou Secteur et ses co-plaignants persistent dans leur revendication, la commune urbaine de Kankan affirme que la situation est sous contrôle. Selon les autorités, une rencontre avec le procureur du Tribunal de Première Instance (TPI) de Kankan aurait permis d’apaiser les tensions. Une version démentie par Amadou Secteur.
« En tant que plaignant, je dois être impliqué dans toute démarche de résolution. On ne peut pas résoudre un problème en mon absence. Ce que nous demandons est simple : le respect de nos droits. Si nos revendications ne sont pas prises en compte, nous continuerons notre combat. La loi doit être appliquée, rien de plus », a-t-il martelé.
De Kankan, Souleymane Kato CAMARA pour Guineematin.com