Une enseignante poursuivie par son mari pour injure et menace : « Elle m’a dit que mes jours sont comptés »

Le tribunal de première instance de Dixinn a été le théâtre d’un procès passionnant. Aboubacar Somparé, un homme âgé de 55 ans, a trimballé son épouse, Kadiatou Baldé, devant cette juridiction pour injure et menace de mort. Ce couple, vieux de 14 ans, vit actuellement une épreuve judiciaire qui met à nu les tensions d’un mariage qui s’effrite progressivement, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Selon les déclarations de l’époux, Aboubacar Somparé, les faits se sont produits en plusieurs séquences lors d’une violente dispute conjugale. Il affirme que sa femme, dans un excès de colère, a proféré des insultes graves et des menaces directes à son encontre : « Tu es un vaurien, tes jours sont comptés ».

Le plaignant soutient vivre dans la peur depuis ces événements, convaincu que les paroles de son épouse ne sont pas à prendre à la légère.

En comparant mercredi, 15 janvier 2025, devant le tribunal de première de Dixinn, la prévenue, Kadiatou Baldé, a nié les faits allégués contre elle. Elle affirme d’ailleurs qu’elle avait à faire avec sa coépouse plutôt que son mari dans cette affaire.

« Ce n’est même pas entre nous cette affaire. C’est entre ma coépouse et moi. D’habitude, quand je veux aller à Labé (où je travaille), je ferme ma maison et je laisse ma clé. À mon retour, j’ai trouvé que les enfants sont entrés dans ma maison. Ils ont gâté la serrure de mon armoire. La clé ne pouvait plus l’ouvrir. Quand j’ai tenté de dire ça à ma coépouse, qu’elle a laissé ses enfants restés dans ma maison, elle m’a répondu que ce n’est pas son affaire. Au retour de mon mari le soir, je suis allée lui expliquer la situation. Je lui ai demandé d’aller constater les faits lui-même. Il m’a opposé un refus. Quand ma coépouse nous a entendus parler au couloir, elle est venue dire à M. Somparé que pour ça, moi je l’ai insultée ici. C’est là où tout a commencé. Finalement, moi je suis répartie à mon lieu de service à Labé où j’ai passé 6 mois. C’est entre-temps qu’il a annoncé le divorce à mes parents. C’est ainsi que je suis rentrée à Conakry », a expliqué cette institutrice de 46 ans.

Appelé à la barre, Aboubacar Somparé a démenti son épouse, avant de révéler au tribunal les injures et menaces proférées contre lui par la prévenue.

« J’ai jugé nécessaire de porter plainte parce qu’elle a trop exagéré. Depuis 14 ans de vie de couple je ne l’ai jamais empêchée de faire son travail. Elle enseigne à Labé. J’ai tout fait pour qu’elle rentre à Conakry, mais elle n’a pas voulu obéir. À chaque fois je lui envoyais de l’argent là-bas. Finalement, puisque c’était devenu insupportable. J’ai acheté deux motos pour elle. L’une pour son transport personnel et l’autre pour faire taxi moto à Labé à son compte. D’habitude, en venant à Conakry, elle appelle sa coépouse pour lui dire ce qu’elle voudrait manger à son arrivée. Mais ce jour, elle est venue sans informer personne. C’est quand je suis rentré à la maison le soir que je l’ai aperçue. Je lui ai souhaité la bienvenue. Après les salutations, elle m’a suivi pour m’expliquer l’état dans lequel elle a trouvé sa chambre. Mais, elle disait ça avec des cris et des injures. J’ai répliqué en lui demandant : qui a pissé dans ton lit ? C’est mon enfant. Le matelas dont il s’agit, qui l’a acheté ? C’est moi. Pourquoi tu ne peux pas me dire de changer ton matelas ? Surtout qu’il y a des matelas de secours dans le couloir. Mais, elle ne voulait rien comprendre. Elle m’a dit que je ne vaux rien. Que ma maman m’a fait pour les femmes, que je suis irresponsable. Pire, elle a dit que mes jours sont comptés, et qu’elle et moi allions nous partager mes biens. Qu’elle a un document pour y arriver. Finalement, par peur pour ma vie, je suis allé chercher les gens pour venir lui parler. Mais, rien de tout cela n’a pu la dissuader dans son élan », a déclaré le plaignant.

Présent à l’audience, le lieutenant-colonel Aly Samoura, en service au BATA, a également comparu pour être entendu à titre de simple renseignement en raison de sa présence dans la salle d’audience à l’invitation du plaignant.

« Il était une fois, Aboubacar Somparé est venu dans un garage non loin de chez moi pour réparer sa voiture. Il a dit au chef de garage qu’il a un problème à la maison. Donc, de l’accompagner chez lui. Je ne voulais pas y aller, mais le mécanicien m’a forcé d’y aller. Arrivé, j’ai donné la parole à la femme à l’effet de nous expliquer le problème. J’étais venu en civil et nous étions au nombre de 11 personnes dans leur salon à Yattaya. Mais dès qu’elle a commencé, sa tension est montée. Elle a haussé le ton avec des injures. Elle a traité son mari de fainéant et que les jours de celui-ci sont comptés. Ensuite, elle a dit que ce que son mari ignore, qu’elle a leur document de mariage, que les biens de ce dernier leur seront partagés. Entre-temps, M. Somparé s’est levé pour lui répondre. Mais, je lui ai dit, dès qu’il parle, moi je m’en vais. Il s’est calmé. Il n’a pas répondu aux injures de son épouse. En tout cas, devant moi, il n’a pas répondu », a-t-il témoigné.

Finalement, l’affaire a été renvoyée par le tribunal au 29 janvier 2025 pour la comparution de Ibrahima Baldé, témoin de la prévenue, et pour la suite des débats.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27 

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