Daramagnaki (Télimélé) : le président de la délégation spéciale giflé par le sous-préfet

Le sous-préfet de Daramagnaki, dans la préfecture de Télimélé, est accusé d’avoir giflé le président de la délégation spéciale de la commune. Selon nos informations, le Commandant Lamine Kamano aurait même menacé, à l’aide d’une arme à feu, le président de la délégation spéciale, Mamadou Hatimou Bah. Les autorités administratives ont été saisies de l’affaire, a appris sur place Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Mamadou Hatimou Bah, président de la délégation spéciale de Daramagnaki, a relaté les faits qui se sont déroulés récemment dans sa localité, mettant en cause le sous-préfet, le commandant Lamine Kamano.

Mamadou Hatimou Bah, président de la délégation spéciale de Daramagnaki

« Le vendredi passé, après son retour de Kindia où il avait été invité par M. le gouverneur, le sous-préfet est arrivé, alors que nous étions en pleins préparatifs pour mon mariage, prévu le lundi suivant. Ce même jour, nous avons reçu une lettre d’information relative à la rénovation de la mosquée de Balouta, située à Bambaya. Le document, transmis par le vice-président de la délégation spéciale, était adressé à M. le préfet. J’ai jugé utile de le remettre au sous-préfet pour transmission officielle. En me rendant à la mairie, j’ai trouvé sur place le chef du poste de gendarmerie, ses agents, quelques policiers communaux, ainsi que M. Tella Diallo, et d’autres personnes. Peu après, je me suis dirigé chez le sous-préfet, que j’ai trouvé en train de prendre son café. Après l’avoir salué, il m’a immédiatement reproché de ne pas avoir répondu à son appel. Je lui ai expliqué que j’étais occupé par les préparatifs de mon mariage, mais il s’est emporté, m’accusant de ne jamais respecter ses convocations. Voyant sa colère, j’ai tenté de quitter les lieux. Cependant, il m’a suivi jusqu’à la cour de la mairie, où il a proféré des injures et des menaces à mon encontre. Alors que j’entrais dans mon bureau, il m’a asséné une gifle qui m’a fait chuter sur une pierre. Des témoins, dont des gendarmes, M. Tella Diallo, quelques citoyens et des élèves de passage, ont voulu intervenir pour me défendre, mais j’ai préféré calmer les esprits afin d’éviter une escalade. Malgré mes efforts, le sous-préfet est retourné chez lui pour prendre son arme et revenir à la mairie. Heureusement, le commandant de la gendarmerie a rapidement informé M. le préfet de Télimélé, qui m’a immédiatement appelé pour apaiser la situation et demander à tous de garder leur calme. Finalement, il a été décidé, sur instruction du préfet, de faire quitter le sous-préfet de Daramagnaki pour le transférer à Télimélé. Depuis, nous attendons l’arrivée des autorités pour clarifier cette affaire », a expliqué Mamadou Hatimou Bah.

Par ailleurs, le président de la délégation spéciale de Daramagnaki a dit que la communauté ne souhaite plus voir le sous-préfet en poste dans leur localité. « Pour préserver la quiétude sociale, nous avons déposé une plainte auprès du préfet. La communauté ne souhaite plus voir ce sous-préfet dans notre localité. Je ne tolérerai pas qu’il m’ait giflé, insulté et menacé avec une arme. Si aucune mesure n’est prise par les autorités préfectorales, je saisirai la justice », a-t-il ajouté.

Poursuivant, Mamadou Hatimou Bah a révélé un incident antérieur à son agression. « Le 21 septembre dernier, une couche de terre avait bloqué les rails, et les travailleurs de la mine l’ont déblayée pour la déposer sur les champs des citoyens riverains. Suite à cela, des responsables de la société SMD ont procédé au recensement des champs impactés et au dédommagement des propriétaires. Cependant, deux conseillers, en complicité avec le sous-préfet, ont détourné une partie de cette somme, soit 12 millions de francs guinéens, destinés à la commune. Lors de la récente visite de M. le préfet à Daramagnaki, je lui ai officiellement signalé cette affaire ; en plus d’un conflit lié à des questions de femmes, impliquant le sous-préfet. Ces problèmes sont particulièrement sensibles dans notre communauté, où ils peuvent rapidement dégénérer si les autorités n’interviennent pas », a-t-il conclu.

Le Commandant Lamine Kamano, sous-préfet de Daramagnaki, contacté par Guineematin.com à travers son envoyé spécial, n’a pas souhaité s’exprimer. Cependant, des sources proches du dossier confirment qu’il aurait effectivement giflé Mamadou Hatimou Bah.

Dossiers à suivre !

Depuis Daramagnaki (Télimélé), Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 628 51 67 96

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