Située à 805 kilomètres de la capitale Conakry, la préfecture de Kérouané est composée de neuf sous-préfectures. Elle a une population estimée à plus de 388 000 habitants et une superficie de 9 730 km². Elle regorge de ressources minières telles que le diamant et le fer. Malgré cette potentialité minière, la ville de Samory Touré (héros guinéen dans la lutte contre la pénétration coloniale françaises en Guinée) ne dispose pas de banque. Cela impacte les fonctionnaires et les travailleurs des sociétés, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Pour retirer leurs salaires dans les banques, certains abonnés sont obligés de se rendre à Kankan. Ils éprouvent assez de difficultés à cause de la dégradation avancée de ce trajet.

« À Kérouané, jusqu’à maintenant, il n’y a pas de banque, et nos travailleurs sont virés. Donc, nous sommes obligés, à la fin de chaque mois, de les envoyer à Kankan pour recevoir leur salaire à travers les banques primaires, notamment Orabank, Ecobank, Société Générale… Ça, c’est vraiment un problème qui nous impacte. C’est qu’en allant chercher les salaires, ils éprouvent des difficultés à cause de l’état de la route. La route est mauvaise. La dernière fois, on a envoyé les gens sur la route de Kissidougou. Comme il n’y a pas de banque, nous sommes obligés d’aller à Kankan », a raconté Mamadou Condé, chef du projet de la voirie de Kérouané.
Contraint d’aller à Kouroussa, le directeur préfectoral des infrastructures et des travaux publics de Kérouané revient sur son calvaire.

« Ça a beaucoup d’impact, surtout sur les travailleurs qui sont virés dans les différentes banques. Je prends l’exemple sur moi. Mon compte est domicilié à la société générale depuis 2008. J’ai du mal à me déplacer pour aller à Kouroussa, parce que la société générale n’est pas à Kérouané non plus à Kankan. Ça se trouve à Kouroussa. Donc, quand on me demande de me déplacer, aller jusqu’à Kouroussa, et voir l’état de la route, vraiment, ça a beaucoup d’impact… Kérouané n’est pas aujourd’hui une petite ville, il y a des fonctionnaires, il y a des travailleurs, des sociétés. Je lance un appel au gouvernement de parler avec les banques primaires afin qu’on puisse s’installer, même trois banques. Ça permettra de réduire les déplacements des travailleurs vers Kouroussa, vers Kankan », a témoigné Djibril Diop.
Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
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