Les jeunes Thierno Bah et Malick Camara, jugés pour détention et consommation de substances psychotropes (chanvre indien), ont été déclarés coupables. A l’audience correctionnelle du mardi dernier, au tribunal de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma, ils ont écopé de 3 mois de prison assortis de sursis et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens chacun. Pourtant, ils n’ont cessé de clamer leur innocence dans cette affaire, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Détenu depuis le 31 décembre 2024 à la maison centrale de Conakry, Thierno Bah a nié les faits mis à sa charge. « J’étais assis sur un banc, derrière la cour de notre concession, à Cité Enco5, à côté de l’endroit appelé La ferme, aux environs de 19 heures-20. J’écoutais de la musique lorsqu’un agent de la police est venu sur une moto, me demandant ce que je faisais là, seul. Je lui ai répondu que c’était derrière chez moi. Il a fouillé mes poches, mais n’a rien trouvé. Je n’avais que mon téléphone dans ma poche et l’écouteur à l’oreille. C’est ainsi que j’ai été interpellé. C’est lors de mon interpellation que les gens sont sortis ; sinon, j’étais seul au début. Je ne fume ni la cigarette ni la drogue », a-t-il expliqué.
Même son de cloche chez Malick Camara, âgé de 22 ans, menuisier de profession, détenu depuis le 31 décembre 2024. Il a nié les faits mis à sa charge avant d’expliquer comment il a été arrêté. « On m’a interpellé dans le kiosque de mon grand, où je passais la nuit, vu qu’il n’était pas là. C’est à 19 heures, à la Cité Enco5, Rue 39, que j’ai été arrêté par des agents qui m’ont trouvé dans ce kiosque. Il y a une vieille qui m’avait demandé de lui offrir de l’eau à boire, et c’est au moment où je sortais du kiosque que j’ai aperçu des agents venir vers moi. Un d’entre eux m’a dit que si je bouge, il va tirer. Donc, j’ai obéi et l’un d’entre eux est venu me fouiller. Il n’a rien trouvé sur moi, si ce n’est que la somme de 115 000 GNF qu’il a prise. Cet argent, c’est une dame qui me l’avait donné pour la confection d’un tableau. Mais, je vous dis ici, qu’ils n’ont rien trouvé sur moi comme drogue. Je ne consomme pas de la drogue, je n’en vends pas non plus. Un d’entre eux a dit, ‘’laissons le petit, on va partir, il n’a rien sur lui’’. Entre temps l’autre a rétorqué en disant non, on l’embarque avec nous. C’est ainsi qu’on m’a pris », a-t-il déclaré.
Dans la phase des réquisitions, le représentant du ministère public a requis de retenir Thierno Bah et Malick Camara dans liens de la culpabilité. Pour la répression, de les condamner à 6 mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende d’un million GNF chacun.
Pour sa propre défense, Thierno Bah a réitéré son innocence dans ce dossier. Même son de cloche chez Malick Camara, qui dit ne rien savoir dans cette affaire.
Dans son verdict, rendu sur siège, le tribunal a déclaré Thierno Bah et Malick Camara coupables des faits de détention et de consommation de substances psychotropes. Pour la répression, ils écopent d’une peine de 3 mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende d’un million GNF chacun.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com