CRIEF : les avocats de l’ex Premier ministre, Kassory Fofana, refusent de plaider la cause de leur client

Me Dîna Sampil, avocat de Dr Kassory Fofana

Comme annoncé précédemment, les plaidoiries et réquisitions ont eu lieu ce lundi, 20 janvier 2025, dans le procès de l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ce haut cadre du parti d’Alpha Condé (ex chef de l’Etat guinéen) est poursuivi pour corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment des capitaux au préjudice de l’Etat guinéen. Les faits portent sur un montant de 15 milliards de francs guinéens. Les avocats de la partie civile ont demandé à la cour de condamner le prévenu au paiement de 20 milliards de francs guinéens et d’ordonner la saisie de ses comptes bancaires et ses biens immobiliers. Abondant dans le même sens que la partie civile, le parquet a requis 5 ans de prison et 5 milliards de francs guinéens d’amende contre Kassory Fofana. De leur côté, les avocats de Kassory Fofana se sont abstenus de plaider la cause de leur client devant la Cour. Ceci, en signe de protestation contre la décision prise le 15 janvier dernier par la cour visant la clôture des débats dans cette procédure. 

La phase des réquisitions et plaidoiries ordonnée par le président de la chambre de jugement a été motivée par le « refus de comparaître du prévenu à l’audience ». Dr Ibrahima Kassory Fofana, accusé de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, a toujours brillé par son absence à l’audience. Pire, ce lundi, 20 janvier 2025, date des réquisitions et plaidoiries, les avocats de la défense du prévenu ont préféré s’abstenir. Pour cause, protester contre la décision du juge rendue le 15 janvier dernier, de clore les débats et de renvoyer les parties à l’étape suivante. 

À l’ouverture de l’audience ce matin, la parole est revenue d’abord à la partie civile de présenter ses réquisitions. Me Baben Camara, avocat de l’agent judiciaire de l’État, après avoir étayé les faits reprochés au prévenu, a demandé à la Cour de retenir Kassory Fofana dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, de le condamner au remboursement des 15 milliards de francs guinéens initialement destinés à la Mamri, et au paiement à l’État guinéen de 5 milliards GNF en termes de dommages et intérêts. 

Amiata Kaba, substitut du procureur spécial de la CRIEF, en prenant la parole au nom du ministère public, a déclaré que les faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux allégués contre le prévenu sont avérés. Selon lui, Kassory Fofana était un agent public, et donc les fonds détournés provenaient de la caisse de l’État guinéen.

À l’en croire, au-delà du détournement des 15 milliards de la MAMRI reproché à Kassory, le prévenu aurait acheté aussi un appartement de 150 mille dollars pour sa fille à Plaza Damond de Kipé. Et la découverte d’un montant de 1.015. 848.992 francs guinéens sur le compte du prévenu.

Par conséquent, ce magistrat a sollicité de la cour de retenir l’ancien Premier ministre dans les liens de la prévention. Pour la répression, de le condamner à 5 ans de prison et au paiement d’une amende de 5 milliards d’amende. Il a en outre requis pour la validation de la saisie conservatoire de ses biens, notamment domiciliés à la banque VISTAGUI et BICIGUI. 

Ainsi, le juge audiencier a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 13 février 2025. 

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27

Facebook Comments Box