Retrait des États-Unis de l’OMS : « Ce n’est pas une décision positive, surtout pour le Tiers-Monde »

Dr Ben Youssouf Keïta, médecin et leader politique guinéen

Juste après sa prestation de serment comme 47ème président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump a pris une batterie de mesures qui font jaser à travers le monde. Le nouvel homme fort a annoncé le retrait de son pays de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qu’il accuse d’avoir « escroqué » les USA. Interrogé à ce sujet ce mardi, 21 janvier 2025, Dr Ben Youssouf Keïta, médecin et leader politique guinéen, estime que ce retrait va handicaper, mais pas tuer, l’OMS. Dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters, il conseille de compter sur ses propres moyens pour sortir de l’ornière.

Parmi les décisions de Donald Trump, figurent le retrait des États-Unis des accords de Paris sur le climat, le rapatriement des migrants illégaux, ou encore le retrait du pays de l’organisation mondiale de la santé (OMS).

Pour des spécialistes en santé, le retrait va impacter le système sanitaire mondiale. C’est le cas de Dr Ben Youssouf Keïta, qui pense que ce retrait va, à coup sûr, handicaper le fonctionnement de l’OMS. « La sortie des États-Unis de l’OMS ne va pas tuer l’OMS, mais ça va l’handicaper. Pourquoi ? Par ce que les États-Unis sont les principaux bailleurs de fonds de l’OMS. On a besoin de l’argent pour la recherche, si les sources de financement tarissent, évidemment on va le ressentir. Cette décision n’est pas favorable au bien-être de la planète et des hommes », estime le médecin.

Poursuivant, Dr Ben Youssouf Keïta affirme que ce retrait va avoir des conséquences directes. « La première conséquence, c’est la diminution du budget pour les recherches, et vous savez, avec l’évolution, il y a de nouvelles formes de maladies qui apparaissent, surtout les virus qui font des mutations. On a tous vu le corona virus, qui a tué des millions d’êtres humains. Ensuite, on voit qu’on a besoin de vaccins, on a besoin de médicaments à bon prix et de qualité. Le retrait des États-Unis va avoir pour conséquences, la diminution de soutien envers les pays en voie de développement, les vaccins qu’on donnait gratuitement vont diminuer. Qu’on le veuille ou pas, les États-Unis, c’est la première puissance mondiale, tant sur le plan économique que sur le plan militaire. Ce retrait va peser lourd. Si par exemple on dépensait dans un village 50 mille dollars, avec le retrait des États-Unis, on en viendra certainement à 10 mille dollars. C’est la quantité qui va diminuer, les aides vont diminuer, et quand les aides diminuent ça va impacter sur le nombre de population qui va en bénéficier. Ce n’est pas une décision positive pour la population, surtout pour les pays du tiers monde. » Enchaîne Dr Ben Youssouf Keïta.

Désormais, Dr Ben Youssouf Keïta pense qu’il faut compter sur ses propres moyens, pour faire face aux défis sanitaires. « Il faut compter sur ses propres forces, c’est la meilleure solution, personne ne viendra développer notre pays à notre place. Il faut se battre, comme les autres se sont battus, évidemment on a pris un temps de retard, sur la colonisation et tout ce qui s’en suit, mais pourtant nous ne devons pas baisser les bras, nous devons avec tout ce que Dieu a doté notre pays, exploiter judicieusement, correctement, essayer de faire en sorte que les ressources que nous avons soient judicieusement et équitablement réparties et bénéficier à tout le monde. Ne pas toujours compter sur l’aide extérieure », conseille Dr Ben Youssouf Keïta.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com 

Tél.  610 908 741

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