Sanassy Soumah jugé pour coups et blessures sur sa femme : « C’est le Satan qui nous a habités ce jour »

Tribunal de Mafanco, TPI

Sanassy Soumah a été jugé jeudi, 23 janvier 2025, devant le tribunal de première instance de Mafanco. Le prévenu, se disant artiste comédien, était poursuivi pour coups et blessures volontaires sur son épouse, Aminata Diaby. À la barre, Sanassy Soumah a d’abord reconnu les faits qui lui sont reprochés, avant d’exprimer toute sa désolation vis-à-vis de son épouse, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En détention à la maison centrale de Conakry depuis le 21 janvier 2025, Sanassy Soumah a comparu devant le tribunal correctionnel de Mafanco ce jeudi pour avoir porté des coups, lors d’une dispute conjugale, à 2 heures du matin, sur son épouse. Ces coups ont causé la fracture du pied droit de son épouse et ont entraîné une incapacité temporaire de travail (ITT) de 25 jours.

« C’est le Satan qui nous a habités ce jour. Je suis rentré à la maison ce jour à 2 heures après mon spectacle. Arrivé, j’ai trouvé mon enfant couché par terre au salon. Je lui ai dit de prendre l’enfant par terre. Elle a dit non, que c’est ici que l’enfant va rester. J’ai demandé pourquoi ? Elle a répondu que cette dernière urine dans le lit et qu’elle est fatiguée de laver les draps. Moi j’ai pris l’enfant pour la mettre au lit. C’est ainsi qu’elle a commencé à me rouer de coup. Elle m’a même pris au collet. C’est en m’arrachant dans ses mains que je l’ai bousculé. Elle a cogné sa bouche contre le fauteuil. C’est là où qu’elle avait perdu une dent. Puisqu’elle ne décolérait pas, j’ai décidé de sortir de la maison. Elle m’a suivi dehors aussi. Arrivée à un certain niveau, elle s’est jetée sur moi et elle a proféré des injures contre moi. Je l’ai aussi bousculé pour me détacher d’elle. C’est là où elle a dû avoir cette fracture au niveau du pied. Mais moi je n’avais pas su là-bas. Puisque je l’avais laissée là-bas, c’est les enfants que j’ai aperçu venir avec elle. Elle ne pouvait plus marcher. Sinon, je ne lui ai jamais porté main. Je regrette ce qui s’est passé. Je voudrais rentrer à la maison afin de m’occuper de ma femme malade », a-t-il.

Assise dans une chaise et munie de sa béquille, la plaignante Aminata Diaby a, quant à elle, livré sa version des faits. Mais à l’en croire, elle n’a jamais eu l’intention de trimballer son époux en justice.

« Après ce problème, c’est moi qui suis allée me plaindre au commissariat central de Matoto dans le but d’avertir mon mari. Parce qu’il y avait beaucoup d’incompréhensions entre nous. On ne s’entendait pas du tout ces derniers temps. Mon intention n’était pas de faire un procès-verbal contre lui à l’effet de le transférer. C’est pourquoi j’ai écrit une lettre de désistement. J’ai complètement pardonné. Je veux qu’il revienne à la maison. Depuis qu’il est à la maison centrale, nos trois enfants sont tombés malades, ils ne partent plus à école. L’absence de leur père a eu un impact sur eux. Je regrette qu’on en soit arrivé là », a expliqué cette dame de 29 ans dans un ton teinté de pitié.

Ainsi, à la clôture des débats, le représentant du ministère public a pris la parole pour ses réquisitions. À l’entame, le substitut du procureur a rappelé les faits de violence qui ont valu l’ennui judiciaire à ce jeune couple. Pour lui, le prévenu a bel et bien violenté son épouse Aminata Diaby. C’est pourquoi il a demandé au tribunal de retenir le prévenu Sanassy Soumah dans les liens de la culpabilité pour les faits de coups et blessures volontaires. Pour la répression, de le condamner à 1 an de prison dont 6 mois assortis de sursis. Et le paiement de 2 millions de francs guinéens d’amende.

Dans son délibéré, le tribunal a déclaré Sanassy Soumah coupable des faits de coups et blessures volontaires et l’a condamné à 2 ans de prison assortie de sursis et au paiement de 300 000 francs guinéens d’amende.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27

Facebook Comments Box