Le procès en appel du prévenu Issiaga Camara s’est ouvert devant la Cour d’Appel de Conakry. Devant cette juridiction supérieure, le prévenu a réitéré sa déposition faite devant le tribunal de première instance en plaidant coupable de faits mis à sa charge, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Ce prévenu est traduit en justice par l’Ambassade de la République Démocratique du Congo (RDC) en Guinée. Cet ancien employé de ladite Ambassade est poursuivi pour des faits d’escroquerie, faux et usage de faux. Il lui est reproché d’avoir « établi et livré des faux visas » à des ressortissants guinéens au préjudice de l’Ambassade de la RDC en Guinée.
Cette affaire a été jugée devant le tribunal de première instance de Kaloum où le prévenu Issiaga Camara a été déclaré coupable des faits à lui reprochés. Il a été condamné le 23 septembre 2024 à 10 mois d’emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis, et le paiement d’une amende d’un million de francs guinéens. Le tribunal l’a également condamné à payer à la partie civile (l’ambassade de la RDC) 20 millions de francs guinéens pour réparation de tout préjudice.
C’est contre cette décision que les parties ont relevé appel. Le dossier a été évoqué ce mercredi, 22 janvier 2025, à la cour d’appel de Conakry.
Évoquant les motifs de l’appel, la partie civile a fait savoir que les préjudices subis par l’ambassade sont énormes. Maître Halimatou Camara estime que les 4 mois d’emprisonnement ferme et les 20 millions de francs guinéens sont dérisoires.
« Les faits sont extrêmement graves, et l’ambassade a subi des préjudices énormes. Il a imité les signatures, il a fait des cachets, il a confectionné des faux documents au nom de l’ambassade. Ces faits sont extrêmement graves. C’est l’image de l’ambassade qui est ternie », a martelé l’avocate.
Pour sa part, le conseil de la défense affirme que la « peine infligée à son client est déjà expiré ». L’avocat demande à la cour de libérer sur siège son client qui a déjà épuisé sa peine.
Ainsi, la cour a donné la parole au prévenu pour livrer la version des faits. Dans sa déposition, il a réitéré les mêmes déclarations faites devant le tribunal de première instance de Kaloum en plaidant coupable des faits mis à sa charge.
« Je suis réceptionniste à l’ambassade. Ça fait 13 ans, je travaille là-bas. J’ai délivré 5 visas seulement. Ceux qui me demandaient étaient en contact direct avec moi. On m’a interpellé avec les cachets, les tampons et autres. Je donnais des visas aux gens. C’est quand les gens ont voyagé qu’ils se sont rendus compte que ce sont des faux visas », a-t-il déposé.
Au terme de cette déposition, l’avocat général demandera à la cour de confirmer la décision d’instance, sans oublier la situation des victimes.
« Il a tellement fait de victimes, il ne connaît pas le nombre. Nous demandons à la cour la confirmation de la décision du tribunal de première instance et surtout prendre en compte la situation des victimes », a requis l’avocat général.
C’est dans ce climat que la cour a mis l’affaire en délibéré pour arrêt être rendue le 29 janvier 2025.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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