Koundara : voici le bilan contrasté de la campagne agricole 2024

Dans la préfecture de Koundara, située au Nord-Ouest de la Guinée, la campagne agricole 2024 a été marquée par des défis climatiques, des tensions entre agriculteurs et éleveurs, ainsi que des difficultés en matière d’intrants et d’équipements agricoles. Dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers son envoyé spécial, Jacques Kamano, directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage de Koundara, a livré une analyse approfondie de cette situation avant de proposer des solutions pour l’avenir.

Dans son intervention, Jacques Kamano a fait savoir que le bilan de la campagne agricole 2024 est loin d’être satisfaisant.

Jacques Kamano, directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage de Koundara

« Dès le début de la campagne, nous avons été confrontés à des perturbations climatiques. La pluviométrie, imprévisible, a causé des pluies intermittentes suivies de longues périodes de sécheresse. Ce qui a considérablement impacté les rendements des producteurs », a-t-il expliqué d’entrée.

Malgré ces aléas, certaines cultures ont mieux résisté, précise-t-il. « Comme d’habitude, le riz est en tête des productions, suivi du maïs, de l’arachide et du fonio. Toutefois, l’absence de plaines aménagées pour gérer les eaux a compliqué les travaux agricoles. Les agriculteurs doivent faire face à des conditions climatiques instables. Ce qui freine leur productivité », a indiqué Jacques Kamano.

Poursuivant, notre interlocuteur évoque d’autres défis majeurs, notamment la difficile cohabitation entre agriculteurs et éleveurs. « Ces deux groupes sont indissociables à Koundara, mais leur collaboration reste difficile. Bien que des réunions soient organisées pour établir des règles sur la gestion des bétails, certains éleveurs ne respectent pas les délais convenus pour le maintien des animaux dans les parcs. Cette année encore, des cas de divagation ont été signalés. Ce qui a causé des conflits et des pertes pour les agriculteurs », a-t-il regretté.

Par ailleurs, le directeur préfectoral de l’agriculture et de l’élevage de Koundara a souligné l’importance des intrants agricoles et des équipements. « Les intrants arrivent souvent en retard, alors qu’ils devraient être disponibles dès le début de la campagne. De plus, le manque de machines agricoles, comme les moissonneuses-batteuses, a fortement ralenti les récoltes. Nous avons reçu trois nouvelles machines en fin de campagne, mais cela reste insuffisant », a-t-il expliqué.

Malgré ces difficultés, Jacques Kamano se dit optimiste pour l’avenir. « Grâce au soutien de nos partenaires, comme le PAM et le PEDRI, des semences et des équipements sont régulièrement distribués aux groupements agricoles. Avec une meilleure organisation, la campagne 2025 pourrait être prometteuse », a-t-il déclaré.

En outre, monsieur Kamano a prodigué des conseils aux producteurs et éleveurs de Koundara. « Nous sommes là pour accompagner les paysans. Nous leur demandons de collaborer avec nos services et d’être vigilants quant à la gestion de leurs animaux, afin d’éviter la destruction des cultures. La sensibilisation reste essentielle pour surmonter ces défis », a-t-il laissé entendre.

De retour de Koundara, Amadou Baïlo Batouala Diallo, pour Guineematin.com

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