Mamaissata Yansané et son mari, Alseny Cissé, poursuivis respectivement pour escroquerie et complicité, ont comparu au tribunal de Mafanco lundi, 27 janvier 2025. Ils sont accusés d’avoir manœuvré pour escroquer la somme de 149 millions de francs guinéens à Ansoumane Daffé et à 22 personnes qui cherchaient à louer leur maison. A la barre, Mamaissata Yansané a reconnu les faits mis à sa charge, mais dit avoir été trompée par une certaine Djenabou Bangoura, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Appelée à la barre pour donner sa version des faits, Mamaissata Yansané, détenue depuis le 16 décembre 2024, a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Elle a expliqué avoir été mise dans cette situation par sa sœur, Djenabou Bangoura. « C’est vrai, il y a ma signature. Je faisais le petit commerce à Coza, une fille m’a dit qu’elle allait venir chez moi le dimanche. En arrivant, elle m’a demandé pourquoi je ne venais pas au marché. Je lui ai répondu qu’il n’y avait pas beaucoup de clients. Elle m’a alors proposé de me mettre en contact avec quelqu’un qui allait me donner un médicament avec lequel je devais me laver pour avoir des clients. Elle est allée chercher le médicament, et m’a dit de me laver une semaine après. Cinq jours plus tard, elle est venue chez moi, je lui ai dit que mon corps n’allait pas bien, elle m’a dit d’aller essayer de vendre. La sœur dont je parle est celle qui est venue. Elle m’a demandé de loger des gens. J’ai appelé mon mari, qui m’a dit de ne pas envoyer quelqu’un dans la maison. On m’a remis de l’argent, j’ai signé et l’argent lui a été remis aussi. Mon mari était au village, il ne connaissait rien. J’ai pris l’argent des mains de 20 personnes, je ne connais pas le montant exact. L’argent est avec ma sœur. Sinon, je ne peux pas donner deux appartements à 23 personnes. C’est ma sœur qui m’a mise dans cette situation. Depuis que j’ai pris le médicament, je ne me retrouve pas. Les deux maisons appartiennent à mon mari. C’est ma sœur qui a fait les démarches, je ne connaissais pas ces gens. C’était pour la location. Je reconnais que j’ai fait du mal, ce n’était pas bien. Une partie de l’argent est venue vers moi ; l’autre, ma sœur l’a reçue. Je n’ai rien fait de cet argent. Djenab Bangoura, c’est ma sœur, je ne sais pas où elle est. Ils ne sont pas venus en même temps. La maison, chambre et salon, avait un premier occupant. C’est ma sœur qui a discuté avec les démarcheurs. Le produit qu’elle m’a donné pour me laver, ça c’est passé ainsi. Dans les 149 millions GNF, je n’ai reçu que 11 millions. Ce que je peux leur dire, c’est de pardonner. J’ai un terrain à Maferenya, je vais les rembourser, c’est la garantie que j’ai. On ne peut pas avoir l’argent aujourd’hui », a-t-elle soulignée.
De son côté, Alseyni Cissé, mari de la prévenue et propriétaire de la maison en question, a nié toute implication dans cette escroquerie. Il a fermement rejeté les accusations de complicité, précisant qu’il n’était pas au courant des démarches de sa femme. « Il n’y a pas eu de location chez moi, je peux rester deux mois sans revenir chez moi, je ne connais rien de cette affaire de complicité. Je n’étais pas au courant qu’elle envoyait des gens chez moi, elle ne m’a pas informé qu’elle avait reçu de l’argent… J’ai été appelé lorsque les faits ont été commis. Djenabou Bangoura, je ne la connais pas. Pour elle, j’ai dit de rester seulement une semaine. Elle devait quitter juste après », a-t-il indiqué.
Après ces deux dépositions, le juge Mamadi 2 Magassouba a renvoyé l’affaire au 10 février 2025 pour la comparution des parties civiles.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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