Mohamed Bangoura, jugé pour vol aggravé portant sur 37 millions de francs guinéens et 51 pagnes, a comparu au tribunal de Mafanco lundi, 27 janvier 2025. A la barre, le prévenu a reconnu les faits mis à sa charge, mais nie la totalité du montant. La partie civile dans cette affaire est une certaine Mariama Dian Diallo, commerçante au marché de Madina. Elle a surpris en pleine nuit Mohamed Bangoura dans sa chambre, qu’elle accuse de détenir une copie de sa clé, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Mohamed Bangoura est en détention préventive depuis le 11 novembre 2025. Né en 1985 à Conakry, domicilié à Mafanco, il a expliqué à la barre ce qui s’est passé, niant avoir fabriqué une copie de la clé de la victime. « Nous sommes voisins. J’ai pris la clé mais je ne l’ai pas photocopiée. Un mardi, je suis allé chez elle, j’ai ouvert la porte et j’ai vu 4 millions et 15 pagnes. Après, elle est venue subitement se jeter sur moi. Le matin, elle est sortie en pleurant, on m’a dit d’appeler ma mère. Elle a dit à ma mère combien j’avais pris chez elle, et elle a dit que si je reconnais, elle pardonnerait. Moi aussi, j’ai juré et j’ai dit que je n’avais pas pris cette somme. J’ai dit que je n’avais pris que 4 millions. Son frère est allé porter plainte à la police, et les agents sont venus me chercher pour m’amener au commissariat. On voulait prendre l’engagement à la fin de chaque mois, je pouvais payer 1 million, mais elle a refusé en disant que c’était son argent. La famille a dit qu’elle n’avait pas cette somme. Ensuite, l’affaire est arrivée à la justice et elle a déclaré que j’avais pris 38 millions. Mais, ils ont dit non, c’est 37 millions GNF. J’ai dit que j’avais pris 4 millions. J’ai dépensé les 4 millions et les 15 pagnes. J’ai trouvé la clé là-bas, et la deuxième fois, je suis revenu avec la même clé. La deuxième fois, c’était vers 1 h. Elle n’était pas à la maison. J’ai vérifié si elle était là, mais elle n’était pas là. Le premier jour, j’ai pris 4 millions, et le deuxième jour, je n’ai rien pris. Elle est venue seule, elle ne m’a pas vu… J’ai pris 15 pagnes. Je peux m’engager à rembourser les 4 millions et les 15 pagnes », a-t-il expliqué.
Pour sa part, Mariama Dian Diallo, la victime, raconte avoir découvert l’intrusion de Mohamed Bangoura dans sa maison lorsqu’elle est rentrée chez elle à 1 h du matin. « Je l’ai attrapé, il était en train de me voler. Je suis revenue à 1 h, je voulais mettre ma clé et j’ai trouvé une autre clé. Et c’était fermé à l’intérieur. J’ai attendu longtemps, il a ouvert et cherché à s’enfuir. Mais, je l’ai pris. Il y avait plusieurs personnes qui étaient couchées. Après, j’ai appelé à l’aide. Quand les gens sont sortis, on l’a pris. Bien avant, j’avais informé la propriétaire, lui disant que son enfant me volait. Elle m’avait répondu qu’il fallait l’attraper. Nous avons informé la propriétaire, elle est venue le lendemain avec toute sa famille. Il a reconnu avoir pris 4 millions et 15 pagnes… Mais, à chaque fois, il y avait des écarts. Quand je déposais 50 millions GNF, je trouvais qu’il y avait 10 millions de moins, parfois 2 millions, ou même 400 000 GNF de manquants. Mes jeunes frères sont venus avec la police. Sa famille voulait régler l’affaire à l’amiable. Sa mère a dit qu’elle prendrait l’engagement de rembourser. Les habits, je les reconnais, mais l’argent, je ne sais pas combien il a pris. Il a pris 51 pagnes et n’en a laissé que 6 dans l’armoire. Je demande l’application de la loi. Il avait ma clé depuis 2 ans, je ne sais pas combien il a pris au total. À chaque fois, il volait dans mon argent. J’ai des témoins. À chaque fois que je disais à la propriétaire de la maison que son enfant me volait, elle répondait qu’il fallait l’attraper. Quand on l’a attrapé, on a retrouvé 8 clés là où il logeait. Il avait photocopié ma clé. Devant le quartier, c’est lui qui a parlé de 37 millions. Il a reconnu avoir pris cette somme. Je réclame l’application de la loi, et la restitution de mes 37 millions 300 mille GNF et les 51 pagnes », a-t-elle lancé.
Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 10 février 2025 pour les réquisitions et plaidoiries.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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