Ce mercredi, 29 janvier 2025, lors d’un déjeuner de presse, Ousmane Gaoual Diallo, ministre porte-parole du gouvernement guinéen, a réagi vivement à un rapport préliminaire des Nations Unies portant sur la transition en Guinée. Le ministre a exprimé son désaccord tant sur la forme que sur le fond du document qu’il juge prématuré et partial.
D’entrée de jeu, Ousmane Gaoual Diallo a tenu à rappeler que le rapport en question est un « pré-rapport » qui, selon lui, n’aurait jamais dû être rendu public.
« Quand vous êtes invités dans un pays pour évaluer sa situation, vous ne publiez pas un document sans avoir consulté les autorités locales. Ce rapport n’est pas une injonction des Nations Unies, mais le résultat d’une invitation du gouvernement guinéen », a-t-il déclaré.
Le ministre a souligné que la Guinée, en toute responsabilité, avait sollicité l’expertise des Nations Unies pour évaluer les progrès réalisés dans le cadre de la transition.
« Les Nations Unies ne viennent pas enquêter dans un pays sans y être invitées. L’initiative de leur séjour émane du gouvernement guinéen », a-t-il rappelé.
Cependant, il a déploré que les enquêteurs aient diffusé un document préliminaire sans l’avoir soumis au gouvernement pour vérification ou clarification.
« La bonne pratique aurait voulu que ce pré-rapport nous soit transmis pour que nous puissions apporter des éclaircissements ou des compléments d’informations. Ensuite, un rapport consolidé aurait dû être remis aux mandataires et rendu public. Mais là, nous avons affaire à un brouillon qui n’a même pas été signé par les Nations Unies. C’est un problème sérieux sur la forme », a-t-il insisté.
Sur le fond, le ministre a critiqué le manque de prise en compte du contexte spécifique de la Guinée dans ce pré-rapport.
« La Guinée est un pays en construction. Nous sommes engagés dans une refondation ambitieuse pour bâtir un État et des institutions fortes. Cela doit être pris en compte », a-t-il martelé.
Il a notamment contesté l’affirmation selon laquelle il n’y aurait pas eu de dialogue dans le cadre de la transition.
« Dire qu’il n’y a pas eu de dialogue en Guinée est faux. Il y a eu plusieurs dialogues. On peut discuter de la participation ou non de certaines entités, mais affirmer qu’il n’y a pas eu de dialogue, c’est ignorer la réalité. Le dialogue ne devient pas nul simplement parce que deux ou trois acteurs sont absents », a-t-il expliqué.
Ousmane Gaoual Diallo a également exprimé son sentiment que certaines parties du rapport visaient à jeter le discrédit sur la Guinée et ses institutions.
« Nous avons le sentiment que certains aspects de ce rapport sont diffusés dans le but de nuire à l’image du pays. Cela interroge sur les motivations des auteurs de ce document », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que la Guinée participe activement aux enquêtes annuelles des Nations Unies sur les droits humains.
« Cette année encore, le ministre de la Justice a envoyé le rapport guinéen au siège des Nations Unies à Genève. Nous travaillons pour améliorer les choses et nous conformer aux exigences de nos lois. Nous n’avons ni la vocation, ni la volonté d’être en défiance par rapport aux bonnes pratiques en matière de libertés et de droits », a-t-il insisté.
Pour clore son propos, Ousmane Gaoual Diallo a réitéré la volonté du gouvernement de poursuivre sa démarche transparente et constructive.
« En invitant les Nations Unies, nous avons montré notre ouverture à l’évaluation et à l’amélioration. Nous voulons savoir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, et comment faire mieux. C’est dans cet esprit que nous continuons à travailler, car au final, les bénéficiaires de ces efforts sont nos populations », a-t-il déclaré.
Le ministre a ainsi appelé à une collaboration plus étroite et plus respectueuse des procédures entre la Guinée et les Nations Unies, afin que les défis de la transition soient abordés de manière constructive et équilibrée.
Lamine Kaba pour Guineematin.com
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