Conakry : plusieurs agents de sécurité condamnés pour vol aggravé au préjudice de GUICOPRES

Ils sont au total 9 vigiles à avoir été jugés pour des faits de vol aggravé au tribunal de Dixinn délocalisé à la mairie de Ratoma. A l’audience correctionnelle du mercredi dernier, ils ont tous nié les faits à eux reprochés. La partie civile dans cette affaire est l’entreprise Guicopres, qui les poursuit pour le vol d’une tonne de ciment, du fer à béton, entre autres. Parmi les neuf prévenus, quatre ont été déclarés coupables et condamnés à un an d’emprisonnement, dont 6 mois assortis de sursis. Les 5 autres ont été relaxés, pour délit non constitué, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans ce dossier, Alghassimou Bah a été le premier à se présenter à la barre pour donner sa version des faits. Né en 1984 à Pita, marié et père d’un enfant, domicilié à Baïlobaya, il est accusé de vol aggravé. « C’était la veille du 31 décembre. Trois personnes, dont Toumani Bérété, Touré, Aboubacar Bangoura ; il y a une 4ème personne que je n’ai pas reconnu ce jour, aux environs de 0h. C’est eux qui tenaient les barres de fer. Quand j’ai entendu le petit Mohamed, je l’ai intercepté et demandé pourquoi ils font sortir les barres de fer la nuit. Je travaille sur le site 1. Ce jour, je leur ai parlé en disant de retourner le matériel. Ils ont refusé », a expliqué Alghassimou Bah.

Même son de cloche chez Kevin Émile Koïvogui, né en 2000 à Macenta, domicilié au quartier Kéitayah, qui a aussi nié. « J’ai su qu’il y a eu vol à travers mon ami. Je ne savais pas que le site était partagé. Là où les ciments ont été volés, c’est le doyen Fodé Soumah et Toumani Bérété qui étaient de garde à cet endroit », dit-il.

Fodé Soumah, né en 1975 à Kindia, agent de sécurité, domicilié à Kéitayah, marié et père de 5 enfants, nie les faits, mais dit avoir aperçu du mouvement. « Je me suis rendu sur le site le 30. Je ne savais pas ce qui s’était passé. Ce jour, on m’a posté le matin. Je ne me sentais pas bien. C’est un endroit où il n’y a pas de courant. On m’a posté avec Toumani. Je suis recruté le même jour que le vol. Vers 19h, les maçons sont entrés. J’ai vu des gens vers 1h, faire sortir le ciment. J’ai informé Séké. Je voulais les suivre quand ils se sont dirigés vers les bois, mais ils m’ont menacé », affirme-t-il.

 Aboubacar Bangoura, âgé de 25 ans, né à Conakry, domicilié à Simbaya, est reproché également d’avoir soustrait frauduleusement des matériaux de construction. « C’est à 6 heures qu’on m’a dit qu’il y a eu un cas de vol. J’étais à mon poste, sur le site 2 ».

Même argument de défense chez Cheikh Ahmed Tidjane Touré, domicilié à Kéitayah, divorcé, père de 3 enfants. « J’étais à mon poste. On est sur 2 à 3 hectares. Là où j’étais, sur le site 2, ce n’est pas là-bas qu’il y a eu de vol. C’est sur le site 1. Mais le matin, on m’a réveillé pour m’informer du vol et dire qu’on m’a convoqué au bureau. »

Mêmes explications de la part de Toumani Bérété, agent de sécurité, domicilié à Hamdallaye Pharmacie. « Ce jour-là, j’ai été réveillé par les collègues qui m’ont dit qu’il y a eu un vol. Il était 5 heures du matin. Ce jour, j’ai assuré la garde de 8 heures à 2 heures. Comme on ne peut pas rester éveillé pendant 24 heures, c’est pourquoi nous les travailleurs on a décidé de nous organiser pour pouvoir fermer l’œil. C’est une entente entre nous », a-t-il expliqué.

Fodé Sylla, domicilié à Kéitayah, célibataire sans enfant, a également nié toute implication. « C’est Toumani Bérété qui m’a dit d’aller chez lui à 18 h. Je suis allé et resté jusqu’à 18h30. Après, un certain monsieur Camara a écrit mon nom pour dire qu’ils ont fait sortir les planches devant moi. Je suis rentré à 6h du matin. J’étais couché, c’est là qu’ils sont venus me chercher… Nous travaillons tous sur le même site, mais par groupe. Le jour du vol, je n’étais pas de service. Mon ami m’a invité ce jour sur le site. Toumani travaille aussi sur le site. J’ai fait au chantier juste un mois et quelques jours ».

Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a expliqué le mode opératoire des prévenus. « C’est Toumani qui a facilité la rentrée des voleurs dans le chantier. Alghassimou a dénoncé quelques voleurs devant le tribunal. Aboubacar Bangoura, cheikh Ahmed Tidjane, Toumani, Fodé Sylla, ces quatre personnes ont agi avec une grande intention de voler… ces quatre personnes doivent être retenues dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, vous les condamnerez à 1 an, assorti de sursis, et à 1 million GNF d’amende chacun. Quant aux autres, vous ferez application de l’article 544 du code de procédure pénale, en les relaxant pour délit non constitué », a-t-il requis.

Pour leurs derniers mots avec le verdict, tous les prévenus ont demandé pardon au tribunal.

Après en avoir délibéré, le tribunal a déclaré Aboubacar Bangoura, cheikh Ahmed Tidjane Touré, Toumani Bérété et Fodé Sylla coupables des faits de vol aggravé pour lesquels ils sont jugés. Pour la répression, ils écopent d’une peine d’un 1 an d’emprisonnement, dont 6 mois assortis de sursis, et au paiement d’une amende d’un million GNF chacun. Quant aux autres prévenus, le tribunal les a renvoyés des fins de la poursuite pour délit non constitué. Le tribunal a également constaté la non-comparution de la partie civile et réservé ses intérêts.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

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