De nombreux citoyens expriment leur mécontentement face à la courte période accordée aux fidèles musulmans désireux d’accomplir le pèlerinage aux lieux saints de l’islam. Cette période, allant du 27 janvier au 21 février 2025, est jugée trop juste pour permettre à nos compatriotes de s’enregistrer en toute sérénité. Le nombre de places est nettement inférieur à la forte demande des citoyens. En réponse à ces préoccupations, Dr Édouard Sagno, chef de cabinet du Secrétariat général des affaires religieuses, a tenu à clarifier la situation dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Cette année 2025, la Guinée dispose d’un quota de 10 000 places pour le Hajj, dont 7 000 sont attribuées aux agences de voyages privées et 3 000 reviennent à l’État, via le secrétariat général des affaires religieuses. Concernant les 7 000 places des agences de voyages, celles-ci ont déjà été intégralement attribuées aux candidats pèlerins. Il ne reste donc que les 3 000 places de l’État et qui sont d’ailleurs attribuées, a fait savoir Dr Jean Édouard Sagno.
Un communiqué publié récemment par le ministère de l’Économie et des Finances et le Secrétariat général des affaires religieuses a fixé les tarifs du Hajj à 54 millions 800 mille francs guinéens, comme en 2024. En ce qui concerne les inscriptions, Dr Jean Édouard Sagno est revenu sur la période. « Les inscriptions, qui démarrent le lundi 27 janvier, se clôtureront le vendredi 21 février 2025, auprès des secrétariats communaux des affaires religieuses des 13 communes du Grand Conakry et dans les secrétariats préfectoraux à l’intérieur du pays ».
Par ailleurs, notre interlocuteur a expliqué en détail le processus d’attribution des places, insistant sur le fait que l’intégralité du quota de places pour le Hajj 2025 disponible a déjà été fourni. « Le quota attribué à la République de Guinée depuis août 2024 pour le Hadj 2025 est de 10 000 places. Donc, le Hadj est devenu annuel maintenant. Depuis août 2024, on nous a attribué ces 10 000 places, dont 7 000 ont été accordées aux agences privées. Dès septembre 2024, celles-ci ont commencé à préinscrire les pèlerins sur la base du tarif de 2024. Certaines ont recruté plus que leur quota, mais elles ne peuvent pas envoyer plus de pèlerins que prévu. Finalement, les 7 000 places des agences ont été attribuées et il ne restait que 3 000 places pour l’État ».
En outre, le chef de cabinet du Secrétariat général des affaires religieuses a précisé que l’inscription officielle ne pouvait débuter qu’après la publication du communiqué conjoint des ministères concernés. « Les 3 000 places restantes ont été réparties entre les 13 communes du Grand Conakry, les 33 préfectures et les 8 régions administratives du pays. Une petite part a également été attribuée aux fonctionnaires, avec un maximum de cinq places par département ministériel. En plus, quelques institutions telles que le CNT, la HAC, la Cour suprême, la Cour des comptes et la Grande chancellerie ont également reçu des places. Mais le gros des quotas est destiné aux communes, préfectures et régions ».
Face à la forte demande, la répartition s’est avérée compliquée. Les agences de voyages ont reçu plus de candidatures que le nombre de places disponibles. « Nous avons reçu environ 20 000 demandes pour seulement 10 000 places. Forcément, tout le monde ne peut pas être satisfait. Contrairement aux années précédentes, où nous peinions à remplir les quotas, l’engouement est aujourd’hui très fort. Cela s’explique par le fait que de plus en plus de jeunes veulent accomplir ce devoir religieux. L’année dernière, nous avons même eu un pèlerin de moins de 20 ans ».
Conscient du nombre grandissant de candidats, le secrétariat général des affaires religieuses mène des démarches pour obtenir un quota supplémentaire. « Nous avons demandé à ce que le principe du « 1 pour 1 000 » soit appliqué, ce qui permettrait à la Guinée d’envoyer 14 000 pèlerins, en fonction de sa population estimée à 14 millions d’habitants. À ce jour, nous attendons une réponse favorable de l’Arabie Saoudite ».
Enfin, Dr Sagno a tenu à rassurer les fidèles quant à la transparence du processus. « Le Hajj est désormais professionnalisé et digitalisé. Chaque année, nous apportons des innovations pour faciliter le voyage des pèlerins. Mais il faut comprendre que l’attribution des places pour le pèlerinage ne dépend pas de nous, mais de l’Arabie Saoudite. Nous faisons de notre mieux pour améliorer les choses. Il ne faudrait pas tomber dans le sensationnel », conseille-t-il.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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