Le juriste Moriba Fofana et l’économiste Mohamed Lamine Camara sont traduits en justice pour répondre des faits d’abus de confiance. Infraction qui serait commise au préjudice de l’Association Professionnelle des Assureurs de Guinée (APAG). Le procès de ces deux prévenus qui comparaissent libres s’est ouvert ce lundi, 3 février 2025, devant le tribunal de première instance de Kaloum. La défense dénonce le « défaut de qualité de la partie civile de l’APAG” et demande au tribunal de ne pas recevoir cette action, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Après avoir décliné leur identité à la barre, le conseil des prévenus a aussitôt pris la parole pour dénoncer le « défaut de qualité de la partie civile « . L’avocat estime qu’il y a des irrégularités majeures dans cette procédure et demande au tribunal de ne pas recevoir cette action de l’APAG.
“Il y a deux irrégularités majeures dans cette procédure. Les dispositions de l’article 12 du statut de l’APAG sont claires. C’est le président de l’association qui agit pour défendre les intérêts de cette association. Mais ici, c’est l’APAG elle-même qui a mis l’action en mouvement. Le second cas d’irrégularité, c’est maître Sory Sidibé, avocat qui n’est pas président, ni vice-président, ni secrétaire général, ni trésorier qui agit au compte de l’APAG. Cela démontre que la présente action est irrecevable. En l’espèce, c’est le président de l’APAG qui a la qualité de mettre cette action en mouvement. Malheureusement, ce dernier aussi est mal élu. Leur élection a été dénoncée par les prévenus qui sont là. Donc, même si on veut rectifier le tir, l’actuel président ne peut pas agir en justice. C’est pour toutes ces raisons que nous vous prions de déclarer cette action irrecevable”, a sollicité maître Jean Moussa Sovogui, conseil des prévenus.
De son côté, le ministère public a estimé que cette question de non-recevoir est mal fondée.
“L’APAG est la partie civile dans cette procédure. Si l’APAG est mal représentée, ce n’est pas votre tribunal qui va gérer ça. L’APAG a bel et bien qualité. Si elle est mal ou bien représentée, ça, c’est un autre problème. Si l’APAG a désigné X ou Y, c’est à eux de prouver qu’ils ont été désignés par l’APAG. Donc, rejetez cette demande” a requis le parquet.
Pour sa part, le conseil de la partie civile dit être gêné de cette sollicitation de non-recevoir soulevée par la défense. L’avocat de la partie civile demande au tribunal de rejeter cette demande et ordonné les débats.
“Si les gens sont mal élus à l’APAG ou bien élus, vous n’êtes pas saisis pour ça. Je vous demande de rejeter cette demande et ordonné l’ouverture des débats dans cette affaire. Il y a une crainte qui va faire tomber les masques ici. C’est tout. Rejeté cette demande”, a dit l’avocat.
C’est dans ce climat que le tribunal a mis cette demande en délibéré pour décision être rendue le 10 février 2025.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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