Souleymane Sidibé, le secrétaire général du comité de facilitation de transport et transit routiers inter-Etat en Guinée, est traduit en justice pour répondre des faits de diffamation. Une infraction commise à l’encontre de Marcel Camara et Abdel Kader Bangoura, partie civile dans cette procédure, mais qui n’ont jamais comparu à la barre. Dans sa décision ce lundi, 3 février 2025, le tribunal de première instance de Kaloum a condamné le prévenu à 4 mois de prison assortie de sursis pour “diffamation”, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Ce prévenu -qui est en détention depuis le 17 janvier 2025- a été situé sur son sort. Souleymane Sidibé a été condamné à 4 mois assortis de sursis. Cependant, durant tout le procès, le prévenu a clamé son innocence. Il a plaidé non coupable des faits mis à sa charge dans sa déposition.
Il a expliqué au tribunal que c’est le 26 décembre 2024 que des camions, au nombre de 9, chargés de bois en provenance de la Sierra Leone, ont été arraisonnés à Pamelap par des agents sans raison valable. C’est dans ce cadre qu’il a adressé un courrier au ministre de l’environnement afin que cette situation soit débloquée.
« Le 26 Décembre 2024, 9 camions de bois en importation depuis la Sierra Léone se sont vus bloquer à Woula Carrefour par un agent de la Gendarmerie environnementale, un service d’appui auprès du ministère de l’Environnement, alors que les importateurs et les transporteurs étaient munis de tous les documents exigés par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable… Quand j’ai été saisi de l’affaire, j’ai adressé des courriers au ministre de l’environnement en vue de débloquer cette tracasserie. Le 14 janvier 2025, j’ai reçu une convocation. J’ai vérifié la convocation, j’étais à Gomboya. Quand j’ai reçu le document, je l’ai transféré à mon directeur général. A 11 heures, je suis arrivé dans les locaux de la gendarmerie pour audition. A la gendarmerie en audition, on me dit : c’est toi qui veut défier la Gendarmerie ? Après mon audition à la gendarmerie le 17 janvier, j’ai été déféré à la maison centrale. Quand les camions ont été bloqués, j’ai appelé Colonel Kader pour savoir les motifs. Je n’ai pas eu de réponse. Je suis victime là où je suis « , a-t-il déclaré à la barre.
Ainsi, prenant la parole pour présenter ses réquisitions, le ministère public a demandé au tribunal de relaxer le prévenu purement et simplement pour délit de diffamation non constitué à son égard. Pour le ministère public, dans le courrier qu’il a adressé au ministre de l’environnement, le prévenu n’a pas tenu des propos diffamatoires.
« L’objectif, c’était d’attirer l’attention du ministre par rapport à cette situation. Les camions étaient bloqués, ils ne pouvaient pas passer. Ils ont saisi la gendarmerie environnementale, mais ça n’a pas bougé. Finalement, il a adressé un courrier au ministre pour l’interpeller de cette situation… Nous, dans ce courrier, nous n’avons pas vu des propos qui nuisent à la partie civile. Sur cette question, les faits poursuivis ne sont pas établis. Raison pour laquelle nous vous demandons de relaxer Souleymane Sidibé purement et simplement pour infraction non constituée à son encontre », a requis le procureur.
De son côté, la défense se réjouit en partie. Car, elle estime que “le ministère public aurait dû placer cette affaire sans suite » pour éviter ce procès.
« Vous avez en face de vous le secrétaire général du comité de facilitation de transport et transit routiers inter-Etat en Guinée. Il est devant vous tout simplement parce qu’il a dénoncé un abus de pouvoir. En réalité, nous n’avons pas en face de nous une partie civile. Leurs noms n’ont pas été cités dans ce courrier. Nous vous demandons de déclarer irrecevable cette prétendue partie et renvoyer simplement Souleymane Sidibé des fins de la poursuite pour délit non constitué à son égard. Je vous demande de prononcer la décision sur siège. Et constaté la lettre de désistement de la prétendue partie civile », a plaidé l’avocat.
En statuant sur siège, le tribunal a déclaré Souleymane Sidibé coupable des faits mis à sa charge et l’a condamné à 4 mois assortis de sursis.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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