L’examen du dossier opposant l’État guinéen à l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Ibrahima Kourouma, ainsi qu’à Mohamed V Sankhon, s’est poursuivi ce lundi, 3 février 2025, devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Poursuivis pour détournement de deniers publics et enrichissement illicite, les deux prévenus connaissent des situations judiciaires distinctes : Ibrahima Kourouma est détenu depuis le 21 avril 2022, tandis que Mohamed V Sankhon comparaît libre.
L’audience de ce lundi a été marquée par les interrogatoires des avocats de la défense. Face à ses conseils, Ibrahima Kourouma, une fois de plus, a nié catégoriquement les accusations portées contre lui. Il a soutenu qu’en tant qu’ordonnateur, il ne gérait pas directement les fonds en cause.
« Je ne me reproche rien. Si on veut savoir comment les fonds incriminés ont été utilisés, il faut interroger les comptables et les caissiers. Moi, je n’étais qu’ordonnateur. J’ai passé 34 mois en détention, loin de ma famille », a-t-il déclaré.
Ses déclarations, livrées avec fermeté, ont constitué l’un des moments forts de cette audience.
Des tensions évoquées avec Siaka Barry
Après les questions de la défense, le ministère public a souhaité approfondir certains aspects du dossier, notamment la relation entre Ibrahima Kourouma et Siaka Barry qui occupaient alors un poste de coordinateur. Selon l’accusation, les deux hommes entretenaient des rapports conflictuels, et l’ancien ministre aurait même tenté de faire limoger Siaka Barry.
Sur ce point, Ibrahima Kourouma a rejeté toutes les allégations, affirmant que ces accusations n’avaient aucun fondement.
Après ces échanges, la Cour a décidé de renvoyer l’affaire au 10 février prochain. Cette prochaine audience devrait permettre d’entendre Mohamed V Sankhon, dont le rôle dans cette affaire reste à préciser.
L’évolution de ce procès continue de susciter un vif intérêt, alors que la CRIEF entend faire la lumière sur cette affaire de détournement présupposé de fonds publics.
Mamadou Laafa Sow pour Guinneematin.com