Ibrahima Diallo, se disant vendeur de téléphones au marché Madina, a été jugé jeudi dernier au tribunal de première instance de Kaloum. Le prévenu, âgé de 23 ans, bien que poursuivi pour extorsion, a vu son infraction requalifiée en délit de vol aggravé à l’issue des débats. A la barre, Ibrahima Diallo a nié les faits mis à sa charge. Il a aussi dit au tribunal que c’est plutôt le plaignant (Amadou Oury Diallo) qui lui doit de l’argent qui représente le prix d’un iPhone 12 qui s’élèvent à 2 millions.
« C’est une affaire de téléphone. Il a pris un iPhone 12 avec moi à 2 millions. Il a payé 400 mille comme avance. Et on s’est entendu de payer progressivement le reliquat. Il a fait plusieurs mois sans rien payer. Du coup, j’ai demandé après lui à son ami qui a pris la garantie. Ce dernier m’a fait savoir qu’il a voyagé. Je suis allé me plaindre à la DPJ. Un mois après, je l’ai aperçu à la Belle Vue en train de faire taximoto. C’est ainsi que je me suis fait passer pour un client. Je l’ai appelé, quand il est arrivé, je l’ai déplacé pour la ville. Une fois là-bas, j’ai voulu l’envoyer devant la DPJ, mais il n’a pas voulu y aller. C’est ainsi que le malentendu a commencé sur la moto jusqu’à ce qu’on soit tombés. Moi j’ai récupéré sa moto pour aller à la DPJ. C’est ainsi qu’il a crié au voleur. Ses amis motards m’ont rattrapé, ils m’ont frappé », a-t-il expliqué.
Pour sa part, la partie civile, Amadou Oury Diallo, reçu dans une chaise à la barre, en raison de sa maladie provoquée par sa chute de la moto lors de l’altercation, a affirmé n’avoir jamais connu le prévenu auparavant.
« Il m’a vu vers Constantin. Il m’a dit qu’il part en ville à Tèminètaye. En partant, je lui ai demandé si on passe par la corniche ou l’autoroute ? Il m’a dit d’aller sur la corniche. Mais, à chaque fois, il me demande de m’arrêter à des endroits suspects. Pendant la nuit, il y a des endroits où on ne stationne pas au risque de se faire attaquer. Il m’avait dit qu’il avait mal au ventre et qu’il voulait uriner. J’ai dit alors allons-y à la station. Là-bas, tu pourras te mettre à l’aise tranquillement. Finalement, il a dit : c’est bon, on peut continuer. Au niveau de la morgue d’Ignace Deen aussi, sur la corniche, il a laissé tomber sa casquette. On s’est retourné. En ramassant ça, il m’a bousculé comme par erreur pour que je puisse tomber. J’ai failli tomber, mais j’ai su finalement maîtriser le guidon. C’est là que j’ai compris qu’il avait l’intention de me faire tomber à l’effet d’emporter ma moto. Un peu devant, il m’a donné un coup avec son coude. Il est resté à faire des simagrées jusqu’à ce que je sois tombé. Il a pris ma moto et il est parti avec. Du coup, j’ai crié au secours. Les taximotards qui étaient dans les parages l’ont pourchassé jusqu’à mettre main sur lui. Je ne l’avais jamais connu auparavant. Quand il m’a fait tomber, j’ai eu une fracture au niveau de mon pied et une blessure au dos », a-t-il expliqué la partie civile.
Après l’exposé des faits par le plaignant, Amadou Oury Diallo, le tribunal a ordonné la requalification des faits initialement qualifiés d’extorsion en délit de vol aggravé. Puis, il a été ordonné au ministère public de présenter ses réquisitions.
Après avoir étayé les faits qu’il met à la charge du prévenu, le représentant du ministère public, convaincu de la culpabilité de Ibrahima Diallo, a demandé au tribunal de le déclarer coupable du délit de vol aggravé et de le condamner à 2 ans de prison dont 1 an assortie de sursis.
Dans l’énoncé de sa décision rendue sur siège, le tribunal a déclaré Ibrahima Diallo coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à un an de prison dont 6 mois assortis de sursis simple.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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