Le chantier de la future cité administrative de Guinée est le théâtre de revendications sociales. Épuisés mais déterminés à défendre leurs droits, des dizaines d’ouvriers de ce qu’on appelle le centre directionnel de Koloma, dans la commune de Ratoma, ont suspendu leurs outils pour se faire entendre. Au lendemain de cette manifestation, ce mardi 4 février 2025, ces travailleurs ont été empêchés d’accéder au site pour avoir manifesté hier lundi. Des pick-up de la police stationnent à la rentrée du site. Ils ont même tiré du gaz lacrymogène sur les employés grévistes, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Yarie Camara, maçonne employée sur le site, dénonce les conditions de travail et la réaction de la police. « Ce matin, on est venu, comme on avait conclu tous de venir, à notre grande surprise, on a vu des policiers venir vers nous, on leur a dit que nous ne ferons aucune violence, on ne revendique que notre droit. Ils nous ont un peu compris. On a vu trois pick-up de police venir encore. On leur a cédé le passage. Juste après, ils ont tiré du gaz lacrymogène sur nous. Les gens ont crié… Nous les ouvriers, surtout les femmes, c’est l’esclavage que nous vivons ici dans notre propre pays. Je suis maçonne, je travaille ici pour soutenir ma famille, pour ne pas quémander. D’autres sont en location, même le prix du logement, c’est un problème. Les sous-traitants diminuent notre argent. Est-ce que ça se doit ? Les ouvriers guinéens souffrent, nous sommes des esclaves, on n’a aucune valeur. Si tu vois un patron dans une maison, c’est par ce que c’est l’ouvrier qui l’a construite », a lancé Yarie Camara, employée gréviste .
Pour cet autre travailleur, il souhaite que le salaire soit augmenté et la fin de la sous-traitance.

« On demande l’augmentation de nos salaires. Le gouvernement a donné le contrat à ACT. Cette société a pris les sociétés de sous-traitance qui nous manipulent comme ils veulent. Il y a trois sociétés de sous-traitance ici, on a un syndicat maintenant. On lance un message aux chefs, tant qu’une délégation ne vient pas, on n’écoutera personne. On ne veut plus des sous-traitants », a dit Mohamed Kaba.
Avant de quitter les lieux, un travailleur gréviste détenant un micro en main était venu donner une information que les autorités ont demandé aux grévistes de désigner trois représentants pour entamer des négociations pour une sortie de crise.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
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