Les travailleurs de la société de Syli Ciment ont débrayé ce lundi, 3 février 2025, à l’usine située à Kagbelen. Ils dénoncent leurs “conditions de travail inhumaines » et réclament un contrat de travail et des jours de repos. Ils ont arrêté le travail ce matin pour protester dans l’enceinte de l’usine avec des slogans hostiles à leur employeur.
“ Syli ciment zéro, on veut un contrat”. C’est avec ce slogan et bien d’autres que ces travailleurs, au nombre de 157, ont protesté ce lundi pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ils sont déterminés et ne comptent pas baisser les bras avant d’avoir satisfaction.

“On a épuisé toutes les voies de recours auprès des autorités. A chaque fois qu’on lançait des préavis de grève, ils nous interpellent pour nous dire venez on va s’asseoir pour discuter. On n’a pas de contrat, on n’a pas de jours de repos, on n’a pas de jours fériés. Et si vous vous absentez le jour du férié, vous n’êtes pas payé. Ceux qui viendront, il n’y a pas de rajout. Sinon, normalement on va faire le double de salaire ce jour. Mais, ce n’est pas pris en compte, les toilettes ne sont pas là, les pauses sont petites : 30 minutes de pause. Nous sommes exposés à tout. Nous avons réclamé depuis le 1er novembre, on a signé un protocole d’accord qui n’a pas été respecté par la complicité de l’inspection général du travail. Le seul point qui a été respecté dans ce protocole d’accord, c’est la mise en place des délégués syndicaux. Mais, jusqu’à présent ses délégués n’ont pas de bureau. Nous sommes ouverts au dialogue, mais ils n’ont aucune volonté et ils ont affiché leur désarroi envers nous. Donc, nous aussi, les délégués syndicaux, nos collègues nous ont traités même de corrompus, qu’ils nous ont donné de l’argent et tous ont décidé d’arrêter le travail. Ils nous ont menacé de nous licencier tous parce qu’il n’y a pas un contrat qui nous lie. Je dis : oui, n’oubliez pas une chose, s’il y a un contrat verbal qui vous lie avec votre travailleur, le contrat là est requalifié en droit guinéen comme un contrat à durée indéterminé. Même l’équipement, il faut qu’on menace pour qu’on l’obtienne, on a dit les tenues même, c’est une publicité pour vous, mais ils n’ont pas compris ça. Nous sommes au nombre de 157, le salaire ici, celui qui est mieux payé, c’est les responsables de groupe avec 70.000 francs guinéens par jour, tous les autres c’est 45.000, 50.000 francs guinéens par jour. Quand vous tombez malade, vous n’êtes pas pris en charge. Quand il y a un accident, vous n’êtes pas pris en charge, il n’y a pas de repos. Nous demandons à toutes les autorités de s’impliquer pour ne pas que des Guinéens travaillent dans ces conditions”, a expliqué Ousmane Ami Sylla, le secrétaire général de la société Syli Ciment.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
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