Un artiste gravement blessé à Conakry : Mamadou Djan Diallo fixé sur son sort

Jugé pour coups et blessures volontaires, Mamadou Djan Diallo a été finalement relaxé lundi, 3 février 2025. A l’audience du tribunal de première instance de Mafanco, le juge a renvoyé le mécanicien des fins de la poursuite au bénéfice du doute. Il était poursuivi par Aboubacar Yansané, artiste de profession, qui l’accuse de lui avoir administré un violent coup au point de perdre conscience, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mamadou Djan Diallo, domicilié au quartier Dabondy, placé en détention préventive à la maison centrale de Conakry depuis le 28 janvier 2025, n’a pas reconnu les faits de coups et blessures volontaires mis à sa charge.

« Je ne reconnais pas les faits. J’ai été arrêté au bord de la mer. Il m’a appelé, et quand je suis arrivé, il a dit aux gens qu’il m’avait vu et que c’était moi qui l’avais blessé et volé ses biens. J’ai dit que je n’étais pas responsable, que je n’étais pas un voleur. Ils ont envoyé des cordes pour m’attacher. Heureusement qu’un militaire est venu. Je me suis expliqué et après, il nous a dit de nous rendre à la gendarmerie. Cela s’est passé à la plage. C’est la photo qu’il a montrée, je ne le connais pas, et ce n’est pas devant moi qu’il a été blessé. Le jour où il a été blessé, je n’y étais pas. C’était vers 10h, et ce jour-là, je n’ai pas travaillé, je ne me sentais pas bien. Je fume des cigarettes, mais je ne fume pas de chanvre indien. C’est à 14h qu’Aboubacar est venu. Une autre personne l’a fait venir. Monsieur Soumah a appelé le responsable de la plage et m’a accusé. Ma mère est aveugle et on m’a accusé à tort », a-t-il déclaré.

Par contre, Aboubacar Yansané, partie civile, domicilié à Gbessia Port 1, maintient ses accusations contre le prévenu. « Le mardi 7 janvier, le jour où le Général Doumbouya devait revenir, je suis allé prendre mon enfant à l’école, puis j’ai préparé une chanson et suis descendu au bord de la mer pour l’exploiter. Je suis allé derrière, car quand on compose, il faut éviter le bruit. Je suis resté jusqu’à 19h. Il est venu s’asseoir derrière moi. Je suis allé le voir et lui ai demandé s’il était artiste. Il m’a répondu non et a dit qu’il était venu se promener. Je me suis éloigné un peu de lui, car j’avais peur. J’ai continué à chanter et, à un moment donné, quand j’ai regardé, il remuait la tête. J’ai continué, mais soudainement, je suis tombé et j’ai perdu connaissance. Il a pris mon casque et l’argent qui était dans ma poche. Heureusement, je me suis réveillé. J’ai vu du sang sur mes vêtements et j’ai crié à l’aide. Deux artistes sont venus, mais ils n’ont pas osé s’approcher. J’ai pris quelque chose pour attacher ma tête et suis allé à l’hôpital avec un motard. C’est à la troisième semaine qu’il a appelé le frère de ma femme pour dire qu’il fallait que je vienne pour vérifier si c’était lui qui m’avait frappé. Je suis allé et j’ai immédiatement reconnu que c’était lui. Il était derrière moi lorsque j’ai été frappé. Il y avait beaucoup de gens sur la plage, mais nous étions seuls là où cela s’est passé. Il voulait me tuer, mais Dieu a voulu que je survive. Je demande que justice soit faite et je réclame la somme de 2 millions 500 mille pour les dépenses hospitalières, en plus du téléphone et du casque que j’ai perdus », a-t-il indiqué.

Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public a demandé le renvoi du prévenu, Mamadou Djan Diallo, au bénéfice du doute. « Nous avons Mamadou Djan Diallo, à qui on reproche un certain nombre de faits, et qui a du mal à les reconnaître. Au moment des faits, Monsieur Mamadou Djan Diallo semblait souffrir et, selon Monsieur Aboubacar Yansané, lorsqu’il répétait ses morceaux, Mamadou Djan Diallo était admiratif. Tout à coup, il aurait reçu un coup de caillou, il est tombé et ses biens ont été volés. Ce qui est certain, c’est que la victime n’a pu nous dire qu’il y avait un témoin. D’après les déclarations de la victime, Mamadou Djan Diallo lui aurait asséné des coups au visage, mais il n’a à aucun moment vu cet homme. De graves doutes planent, et c’est à vous de décider de la responsabilité de cet homme. Le ministère public, en l’absence de preuves tangibles, ne trouve aucun élément permettant d’établir la responsabilité de Mamadou Djan Diallo. Nous demandons qu’il soit renvoyé pour la fin de la poursuite », a-t-il requis.

Finalement, le président du tribunal a relaxé Mamadou Djan Diallo des faits de coups et blessures volontaires au bénéfice du doute.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél: 624 69 33 33

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