Ce qui devait être un geste de générosité s’est rapidement transformé en scène de chaos dans plusieurs quartiers de Conakry. L’annonce d’une distribution gratuite de bazins par la célèbre boutique Bokoum Bazins a provoqué des mouvements incontrôlés devant les points de vente à Lambanyi, Yimbayah, Sangoyah, et Tombolia. L’influenceuse Mimiche Diabaté, partenaire de longue date de la marque, est revenue sur les événements qui ont secoué la capitale ce mercredi 5 février 2025, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.
Depuis le début de sa collaboration avec Bokoum Bazins, Mimiche Diabaté a contribué à des campagnes publicitaires qui ont connu un ‘’franc succès’’.

« On a fait des promos où tu achètes un bazin, on t’en offre un autre. Certaines personnes achetaient jusqu’à 100 mètres pour en recevoir 200. On a aussi organisé des tirages au sort avec des prix comme des iPhones, des moutons pendant le Ramadan, ou encore des lots de bazins. » explique-t-elle.
Forte de cette expérience, la boutique a décidé de marquer l’ouverture de sa nouvelle succursale à Lambanyi par une distribution gratuite de 4 000 bazins, une opération simultanément organisée dans trois autres quartiers. Mais cette fois-ci, la mobilisation a pris des proportions inattendues.
La veille de l’événement, Mimiche Diabaté partage l’annonce sur ses réseaux sociaux à minuit, pensant suivre le même schéma que les précédentes promotions. « J’étais occupée par un autre événement, mais j’ai posté tard dans la nuit. À ma grande surprise, deux heures après, on m’a informée que des gens étaient déjà sur place. »
À 4 heures du matin, l’influenceuse se rend à la boutique de Lambanyi et découvre une foule déjà compacte. « On a essayé de canaliser la foule, mais c’était impossible. J’ai fait appel aux forces de l’ordre, qui sont venues avec deux pick-up, mais plus le temps passait, plus les gens affluaient. »
Les tentatives d’organisation – enregistrement des noms, mise en rang – échouent face à l’ampleur de la foule, qui dépasse rapidement le millier de personnes sur place. La distribution devient alors impossible. Face à la situation, les forces de l’ordre, les chefs de quartier et les autorités municipales interviennent pour éviter un drame. « On nous a demandé d’arrêter la distribution. Les boutiques n’étaient même pas ouvertes, et la foule devenait de plus en plus incontrôlable. » confie Mimiche.
Alors que la boutique de Tombolia a réussi à distribuer environ 200 bazins avant que la situation ne dégénère, celles de Lambanyi et Yimbayah n’ont même pas pu ouvrir leurs portes. « Les autorités nous ont appelés pour nous dire que ce n’était pas acceptable. On a essayé de calmer la foule en expliquant qu’on allait trouver une autre stratégie, mais les gens ne voulaient rien entendre. »
Finalement, des renforts supplémentaires de la police et de la gendarmerie ont permis de disperser la foule sans incidents majeurs, mais la tension était palpable.
Cette situation a surpris non seulement les organisateurs, mais aussi les autorités locales. « D’habitude, nos promotions se passent bien. Cette fois-ci, ça nous a dépassés. On ne pensait pas que ça prendrait une telle ampleur. » avoue Mimiche.
Suite à cet incident, une réunion avec les autorités municipales, les chefs de quartier et les forces de sécurité est prévue pour repenser l’organisation de ce type d’événements. « On va revoir la stratégie. Peut-être qu’on passera par une inscription en ligne ou des tickets de distribution pour éviter ces débordements. La sécurité des gens passe avant tout. » assure-t-elle.
Ce fiasco met en lumière la difficulté de gérer des événements de grande ampleur dans un contexte où la demande pour des produits de qualité comme les bazins est forte. La marque Bokoum Bazins, bien que reconnue pour sa générosité, devra désormais adapter ses méthodes de communication et de distribution pour éviter de futures débordements. « Nous avons toujours voulu partager avec nos clients fidèles, mais cette expérience nous a montré qu’il faut mieux planifier. Nous allons continuer à être généreux, mais dans un cadre sécurisé. » conclut Mimiche Diabaté.
Lamine Kaba pour Guinéematin.com
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