C’est une affaire de famille qui s’est retrouvée au tribunal de première instance de Dixinn. Madame Baldé, née Idrissa Barry, poursuit sa coépouse Fatoumata Binta Ly pour coups et blessures volontaires et injures publiques. À l’audience du mercredi dernier, le ministère public et la défense ont demandé de dispenser de peine Fatoumata Binta Ly, suite au désistement de la partie civile, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La prévenue Fatoumata Binta Ly est non détenue. Les faits qui l’ont envoyée au tribunal de première instance de Dixinn ont eu lieu au domicile de sa coépouse Idrissa Barry.
A l’audience de ce mercredi, consacrée aux réquisitions et plaidoiries, le parquet de Dixinn a requis une dispense de peine pour la prévenue. « Madame Baldé Fatoumata Binta Ly est poursuivie pour coups et blessures volontaires par sa co-épouse, Madame Baldé née Idrissa Barry. La prévenue est liée à M. Baldé par les liens du mariage. Ils ont des enfants. Elle était en désaccord avec son mari. Après son séjour de France, elle était surprise de trouver que son mari avait épousé une autre femme. Le mari a laissé des consignes claires à madame Baldé Idrissa Barry de ne pas laisser sa première femme, Fatoumata Binta Ly, d’entrer en contact avec son enfant. Madame Binta a trouvé Mme Idrissa à la maison. Une fois arrivée, son enfant s’est précipité dans ses bras. Madame Idrissa est venue retirer l’enfant de sa maman biologique. Fatoumata Binta n’a pas aimé l’acte de sa coépouse. Fâchée par l’action de cette dernière, elle a riposté et elles se sont battues. Madame Idrissa Barry a été victime de coups et blessures. Madame Idrissa Barry indique par ailleurs que madame Fatoumata Binta Ly a dit que si elle veut un enfant de le « chier ». Mme Idrissa a été admise dans un centre de soins. C’est un dossier informé. Mme Fatoumata Binta ne nie pas les faits. Elle a dit qu’elles se sont bagarrées, mais ne reconnaît pas les injures dites par Mme Idrissa Barry. Elle aussi a été blessée. C’est versé dans le dossier. C’est une procédure qui a pris du temps. Au départ, leur mari n’assistait pas aux audiences, mais finalement il a décidé de se présenter devant le tribunal. Il a décidé de faire rapprocher ses 2 épouses avec le concours de ses avocates… On peut retenir les faits de coups et blessures volontaires de la part de madame Baldé Fatoumata Binta Ly au préjudice de Madame Idrissa Barry, mais il n’y a pas de preuve pour les injures. Nous vous demandons de retenir dans les liens de la culpabilité pour les faits de coups et blessures volontaires. C’est la partie civile qui est venue retirer l’enfant des mains de la prévenue. Il y a des excuses légales. Nous ne souhaitons pas que le casier judiciaire de la prévenue soit sali. Le ministère public requiert de dispenser de la peine à madame Fatoumata Binta Ly, selon l’article 125 du code pénal », a requis le représentant du ministère public.
Dans ses plaidoiries, la défense sollicite humblement de ne pas condamner sa cliente. « Madame Fatoumata Binta Ly n’était pas en désaccord avec son mari quand elle quittait. Elle était en état de famille. Elle s’est rendue en France pour accoucher. Elle y est restée pendant 2 ans. Quand elle a su que son mari s’est marié, elle a dit qu’elle ne peut pas retourner chez son mari. Ces 3 autres enfants étaient avec son mari. Elle a demandé à avoir accès à ses enfants mais le mari n’a pas voulu. Le tribunal des enfants a donné la garde des 3 enfants au père et le dernier à ma cliente… Elle était venue récupérer son dernier enfant. Mais, Mme Idrissa Barry s’est opposée parce que son mari lui avait imposé cela. Il y a eu une bagarre. Il y a un dénouement maintenant. Si la partie civile a décidé de désister dans cette affaire… Madame la présidente, nous vous demandons de constater le désistement de la partie civile et notre repentir. Le nœud du problème n’était nullement entre les 2 dames, mais le mari. Nous nous excusons pour le trouble que ces altercations ont provoqué. Mme Fatoumata Binta Ly est encore en lien de mariage avec M. Baldé. Nous vous prions de ne pas condamner ma cliente », a plaidé la défense.
Pour sa propre défense, madame Baldé Fatoumata Binta Ly va demander pardon à sa coépouse et au tribunal.
Le tribunal a renvoyé le dossier au 11 février 2025 pour rendre sa décision.
Boubacar Diallo pour Guineematin.com