Dans la matinée de ce lundi, 10 février 2025, une famille résidant à Kobaya, dans la commune de Sonfonia, a été victime d’un déguerpissement orchestré par des agents des forces de l’ordre. La maison de la famille est actuellement en cours de démolition, et les victimes, qui se disent propriétaires légitimes du bien, dénoncent une grave injustice.
Interrogés par un reporter de Guineematin.com, les victimes disent être en possession de tous les documents légaux attestant de leur droit de propriété. Oumou Salamata Diallo, victime, souligne que l’affaire était en justice et que la maison a été achetée avec tous les documents.

« C’est ce matin, certains d’entre nous étaient encore couchés, que les policiers sont venus nous dire de sortir. Ils ont fait sortir nos affaires. Quand nous leur avons demandé pourquoi nous devions sortir, ils ont répondu qu’ils allaient démolir la maison. Nous leur avons demandé de nous donner du temps, jusqu’au soir ou demain matin pour sortir nos affaires avant qu’ils viennent récupérer la maison. Nous, cette maison, nous ne l’avons pas volée, ni détournée. C’est quelqu’un qui est venu et a dit que cela lui appartenait. Si cela doit arriver ainsi, qu’on nous montre où nous devons aller, car ce n’est pas dehors que nous allons dormir. Nous avons des enfants, des personnes âgées. Depuis 2010, la maison a été payée. C’est quelqu’un qui a construit la maison et l’a vendue. Lorsque la maison a été payée, nous sommes venus y habiter. Nous y sommes restés pendant 3 mois, puis une personne est venue et a dit que cela lui appartenait. L’affaire était toujours en justice et ils sont venus nous dire que nous devions sortir. Ils ne l’ont pas donné raison, parce que s’il y a un jugement, on doit appeler toutes les parties pour les informer qu’il y a un jugement. Et si cette personne va là-bas et qu’on lui dit de venir nous faire sortir, alors qu’est-ce que nous devons faire ? Nous n’avons nulle part où aller. Celui qui nous a vendu la maison se trouve à Labé », a-t-elle déclaré.
Hadja Kadiatou Bah, victime, indique que chacun d’entre eux ont un titre foncier différent, elle demande que la justice clarifie l’affaire.

« Ce matin, après avoir fait la prière de l’aube, j’étais en train de faire le zikr. Ce qui m’a fait lever, ce sont les agents des forces de l’ordre qui sont venus nous faire sortir de la maison. Ils ont jeté nos affaires dehors. Moi et mes enfants, nous nous demandons pourquoi cela, nous n’avons rien volé, ni récupéré par force. Les policiers sont venus, alors que mes enfants étaient prêts à partir à l’école, et ils ont fait n’importe quoi. Le préavis avait déjà été envoyé auparavant, il y avait une discussion et ils avaient renvoyé devant. Nous étions en discussion. Nous avons payé une maison déjà construite. Quelqu’un a dit que le terrain lui appartenait, nous avons dit que nous ne savons pas, nous sommes allés en justice. Il y a eu un jugement et chacun de nous a un titre foncier. Notre titre foncier ne correspond pas au même lot, chacun a un numéro différent. Mais comme eux ont plus de relations, nous ne comprenons pas comment ils peuvent venir et nous dire de sortir, alors que nos lots ne sont pas les mêmes. Nous avons payé la maison en 2013. Je suis étonnée et j’ai compris qu’il n’y a pas de vérité dans tout cela, sinon ils auraient enquêté pour savoir que nos parcelles ne sont pas les mêmes, ni le lot. Nous avons des titres fonciers distincts, comment peut-on avoir les mêmes titres fonciers sur un même terrain ? Je ne connais rien, c’est mon fils qui a payé la maison. Nous n’avons pas pris de crédit, rien. Nous demandons à la justice de clarifier la situation. Je n’ai pas où aller, moi et mes enfants », a-t-elle souligné.
De son côté, Maître Abdoulaye Diallo, huissier de justice près de la Cour d’appel de Conakry, indique que son client est déclaré propriétaire des lieux par la justice.

« En ma qualité d’huissier de justice, je n’aime pas du tout le micro. La famille a un avocat, pour tout besoin, il faut se référer à ses avocats. Moi, je suis venu en exécution. La décision ordonne le déguerpissement et la démolition, et déclare mon client propriétaire des lieux », a-t-il dit.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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