Yalenzou (N’Zérékoré) : des citoyens accusent le sous-préfet de vouloir imposer les membres du bureau du district de Gbôttôye

Rien ne va plus entre les citoyens du district de Gbôttôye, relevant de la sous-préfecture de Yalenzou, dans la préfecture de N’Zérékoré, et les autorités sous-préfectorales de Yalenzou. À seulement quelques heures de l’installation du nouveau bureau de conseil de village de ce district, prévue ce lundi 10 février 2025, des voix se font entendre pour s’opposer à cette installation. Des citoyens de ce district, interrogés par la rédaction régionale de Guineematin.com, reprochent aux autorités sous-préfectorales, notamment le sous-préfet, de vouloir leur imposer un groupe qu’ils accusent de corruption.

C’est une affaire qui ne fait pas l’unanimité dans le district de Gbôttôye. Un groupe de personnes, à qui il est reproché de ne jamais participer ou contribuer aux travaux publics de ce village, veut être à la tête de ce district de la commune rurale de Yalenzou.

Moriba Honomou, notable de Gbôttôye

Moriba Honomou, notable de Gbôttôye, explique. « On le dit souvent, un notable n’est pas un petit. C’est à lui qu’appartient le village. D’après le décret du président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, concernant la nomination des présidents de conseil du village, on nous avait demandé de faire une liste des gens qui vont diriger le village. J’ai reçu une lettre accompagnée d’une fiche sur laquelle je devais écrire la liste des différents représentants. Et j’ai fait la liste des gens en qui les citoyens ont confiance, je l’ai envoyée à Yalenzou. Mais les autorités de la sous-préfecture ont refusé. Elles m’ont fait savoir qu’une autre liste est déjà venue à leur niveau. Ils n’ont pas pu prendre ma liste. Elles ont dit que c’est la liste qu’elles ont reçue en premier lieu qui est maintenue. Une liste des gens qui ne participent à aucun des travaux publics du village. Par exemple, s’il y a des contributions pour l’entretien du poste de santé, ils ne contribuent pas. Cependant, après avoir arrangé le même poste de santé, leurs enfants, leurs femmes y vont. C’est ce problème qu’on a ici. Nous voulons que les autorités et le peuple de Guinée puissent savoir. Nous ne savons où nous plaindre », a déclaré le notable, Moriba Honomou.

Abondant dans le sens, Jonas Gbamou, un autre notable de Gbôttôye, interpelle les autorités supérieures, spécialement le président Mamadi Doumbouya par rapport à cette affaire.

Jonas Gbamou, notable de Gbôttôye

« Si nous avions la possibilité d’aller auprès du Président Mamadi Doumbouya, nous l’aurions fait. Nous sommes derrière les idées du Président Mamadi Doumbouya. Pour ce qui est de ce qui se passe actuellement dans ce village Gbôttôye, nous n’avons jamais vu ça depuis le temps de nos parents. Il y a un groupe ici dans ce village qui est parti donner quelques sous au sous-préfet. Et que pour ces gens, ils doivent diriger maintenant le village. Peu importe la somme, mais ils disent maintenant que celui qui veut ou pas, ils vont diriger ce village. Personne n’était au courant de tout ça, y compris la notabilité. C’est pourquoi les femmes, les jeunes et presque tous les citoyens, sont venus nous voir en disant que si vous restez là et que cela arrive, nous ne serions pas d’accord. Ce groupe veut nous diriger par obligation. Nous ne pouvons pas accepter cela. Nous ne savons pas si le maire ou le sous-préfet est au courant de leur nomination. Face à ça, nous n’avons personne à qui se fier. À l’image de Gouécké, ils ont demandé aux notables les personnes à choisir. Nous avons fait ce rassemblement pour qu’il y ait la paix dans ce village. Depuis le décret du Président sur la possibilité de changer les présidents de conseil du village, il n’y a pas de chef dans ce village. Ce sont les notables qui assurent la direction jusqu’à présent. La population a voulu qu’ils mettent quelqu’un qui peut unir, pas seulement de s’occuper de la résolution des conflits », a dit Jonas Gbamou.

De même que ses prédécesseurs, John Noël Koulémou, président de la jeunesse de Gbôttôye, porte un doigt accusateur sur les autorités de Yalenzou dans cette affaire.

John Noël Koulémou, président de la jeunesse de Gbôttôye

« Ce village est un village heureux. Seulement, quelques-uns veulent envoyer ou semer la discorde. Ce sont les autorités de Yalenzou qui ont envoyé cette division ici. Elles sont assises à la sous-préfecture, ne sachant pas les situations du village, et elles veulent nommer des chefs ici. On ne peut pas imposer un chef de village, et ce n’est pas par la force. On ne peut que nommer un chef dans l’union et dans la paix. Les autorités ont demandé de faire une liste des gens qui vont diriger le village. À la suite de cette instruction, un petit groupe de personnes est passé de côté pour aller déposer une liste. Quand on a fait pour nous (liste), une fois envoyée, le sous-préfet a refusé en disant qu’une autre liste a déjà été déposée. Maintenant, les jeunes refusent de participer aux travaux publics tout simplement parce que ce groupe qui prétend diriger ce village ne participe à aucune contribution quand nous lançons par exemple des cotisations pour l’entretien du poste de santé. Ils ne contribuent pas. Nous voulons que les autorités hiérarchiques puissent voir cela, si c’est comme ça on peut nommer des chefs dans un village. Le message que nous avons à lancer aux autorités supérieures, c’est qu’elles interviennent le plus tôt que possible dans cette affaire pour ce village, afin qu’il y ait la paix et l’union pour le développement de ce village », a-t-il lancé.

De son côté, Julienne Gbamou, citoyenne de Gbôttôye, au nom des femmes, a exprimé leur opposition à l’installation de ce bureau de conseil de village.

Julienne Gbamou, citoyenne de Gbôttôye

« Nous sommes partis jusqu’à N’Zérékoré pour cette affaire de président de conseil de village. Nous les femmes du village, nous sommes en commun accord avec les jeunes, nous ne voulons plus que les vieux ou les vieilles dirigent ce village. C’est à ce sujet qu’ils sont contre nous. Nous avions envoyé la liste de nos représentants au sous-préfet, il a refusé sous prétexte qu’il a déjà d’autres listes, et que ce sont ceux-là qu’il va venir établir comme conseil de village. Nous ne sommes pas d’accord pour cette liste. Nous ne voulons pas ces gens-là, parce qu’eux et leurs familles ne participent à aucun travail d’intérêt commun, comme par exemple, le nettoyage du point de forage, l’entretien routier, etc… Nous sommes confuses et inquiètes. Quand nous partons vers nos chefs à la sous-préfecture, ils n’interviennent pas. Et pour cela, il n’y a plus d’attente dans ce village. Nous demandons aux autorités supérieures de nous aider pour mettre à la tête de ce village les choix des citoyens. Chose qui pourra nous unir dans ce village », a indiqué dame Julienne Gbamou.

Affaire à suivre !

De retour de Gbôttôye, Jean David Loua et Alexis Balamou pour Guineematin.com

Tél. : (+224) 620.58.60.02

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