Une tragédie s’est abattue sur le quartier de Taouyah Transit dans l’après-midi de ce jeudi, 13 février 2025. Le mur d’une cour s’est effondré, tuant trois filles mineures qui se trouvaient à proximité. Le drame a suscité une vive émotion sur place. Selon les témoins interrogés par un reporter que Guineematin.com a dépêché sur les lieux, la chute du mur sur les trois enfants a été provoquée par un engin de chantier qui était en train de déplacer la terre à l’intérieur du site. Ces enfants n’ont malheureusement pas survécu à cet accident. Sur place, les jeunes se sont mobilisés pour extraire les corps sans assistance des autorités compétentes.
Paul-Almamy Kourouma déplore la perte de sa fille et indique qu’il avait averti le conducteur de l’engin deux jours avant.

« Les gens-là, depuis deux jours ils sont en train de travailler ici. Hier, ils sont venus travailler. J’ai dit au monsieur qui travaille avec le catapultage : comment vous travaillez comme ça ? Ce n’est pas bon, parce que derrière le mur, nous sommes là. Il m’a dit de le laisser. Je lui ai dit, ce n’est pas bon comme ça. Et là, j’ai l’ai conseillé. Toujours il me dit de le laisser. Aujourd’hui encore, ils sont venus, du coup, il a touché le mur derrière là-bas. Du coup, il est tombé sur les enfants. Trois enfants sont morts. Il y a trois familles. Une pour moi, et une pour mon propriétaire. Il y a une fille qui vient derrière ma fille, avec Aminata, la propriétaire de la maison ici. Elles viennent et elles blaguent. Souvent, quand elles viennent, elles s’assoient vers le robinet là-bas et font de petits jeux. Elles préparent comme ça, les enfants, comment ils le font. Elle a trois ans, cinq mois », a-t-il dit.
Abdoulaye Soumah, chef de secteur et héritier de la famille propriétaire de la parcelle concernée, a expliqué que le terrain en question avait été mal jugé par les autorités dans le passé. Il déplore la mort de trois enfants.

« La situation, je vous fais le briefing d’ici. C’est Dieu qui rend la justice. Il n’y a pas plus de trois ans, quand nous avons été victimes d’une injustice ici. La parcelle qui a tué comme ça, c’est une parcelle de notre papa qui a été vraiment mal jugée par nos autorités compétentes. Aujourd’hui, Dieu est là. Nous, on est là en train de se battre. Je rends grâce à M. Charles Wright, qui, d’ailleurs, a quand même eu le courage d’annuler cette décision. Déjà, nous sommes à la cour suprême. Les dossiers sont là-bas. La décision est déjà annulée. Un moment, vous-mêmes, vous êtes des journalistes, vous avez constaté, vers 2021, il y a eu combien de semaines, un mois, pendant le mois de Carême on était là. Tout le quartier, presque toute la commune, tout le monde est témoin de ce qui s’est passé ici. Jamais dans la vie, on tranche un jugement entre deux familles et que toute une commune sorte pour la cause d’une famille pour dire que c’est faux ce qui se passe. Mais malgré tout, on a été envahis par les gendarmes ici. On a été gazés. Il y a eu même des tirs. Nous avons ces victimes-là jusqu’à présent. Aujourd’hui, c’est Dieu qui juge. La scène d’aujourd’hui, moi, j’étais au service quand j’ai reçu un coup de fil, on me dit qu’une machine a poussé la terre qui est tombée sur trois enfants. Les trois qui sont restées sous la terre, aucune n’est sortie vivante. Aujourd’hui, comment nous on va être ? Et d’ailleurs, il y a nos fils dedans. Tous ceux qui parlent là, ils ne sont pas de la famille. C’est le quartier, c’est la commune qui parle. C’est tout le monde qui parle aujourd’hui. Parce qu’ils sont conscients de comment on nous a retirés ici. On veut nous retirer ici », a-t-il souligné.
Ibrahima Bangoura, résident du quartier, raconte la scène. Il souligne qu’aucune autorité n’était présente pour aider les jeunes à extraire les corps.

« Ce soir-là, on a trouvé des individus qui ont amené des machines pour travailler, et les enfants passaient. Il y avait trois filles qui étaient assises. C’est un quartier populaire. Donc, la machine a pris les boues pour les mettre, et le mur est tombé sur les trois filles. Elles sont décédées sur place. Donc, on est là. Ce sont les enfants du quartier. C’est tout le monde qui s’est mobilisé pour venir faire sortir les enfants sous les décombres. On n’a vu aucune autorité, ni une machine de l’autorité pour venir aider la jeunesse à faire sortir les trois filles des décombres. Donc, vraiment, l’autorité n’a qu’à revoir le quartier. Cette terre, celui qui l’a prise ici, a fait de la gabegie pour envoyer l’autorité seulement pour détruire la famille. Parce que là, ce qu’ils ont fait, c’est la quatrième fois. Aujourd’hui, ils ont tué trois filles. Donc, on demande au président de la République de s’impliquer dans ce drame. Parce que ce travail a été fait sans que personne du quartier ne soit au courant. Celui qui a tué les enfants et celui qui a amené la machine ont tous fui. Donc, on demande à l’autorité guinéenne et au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, de prendre cela en charge. Ce sont des enfants mineurs, elles n’ont que 8 ans, 10 ans, 13 ans, qui sont mortes aujourd’hui », a-t-il déploré.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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