La pneumonie reste l’une des principales causes d’hospitalisation et de décès dans le monde, particulièrement chez les enfants et les personnes âgées. Pour évoquer les causes, les symptômes et les moyens de prévention de cette infection pulmonaire, un reporter de Guineematin.com a donné la parole au Dr Ousmane N’Na Marie Camara, médecin pneumologue.
D’après Dr Camara, la pneumonie est une infection aiguë qui touche les alvéoles pulmonaires ou les bronchioles terminales. Elle peut survenir en dehors de l’hôpital et son incidence est en augmentation, notamment dans les pays à ressources limitées.

« Les variations climatiques, la pollution et l’augmentation des facteurs de risque comme le diabète, le VIH ou l’hypertension contribuent à cette recrudescence », explique le spécialiste. Il rappelle que cette maladie est particulièrement fréquente chez les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans.
La pneumonie peut être causée par divers micro-organismes, mais certains sont plus fréquents, précise le pneumologue. « Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) est responsable de près de 90 % des cas de pneumonie. D’autres bactéries, comme les streptocoques, le Haemophilus influenzae, Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa, peuvent aussi être en cause », explique-t-il.
Par ailleurs, Dr Ousmane N’Na Marie Camara souligne également que certaines pneumonies sont d’origine virale ou peuvent être liées à l’inhalation de substances nocives.
La pneumonie se manifeste généralement par des symptômes d’apparition brutale, parmi lesquels : une douleur thoracique intense, parfois décrite comme un « coup de poignard » ; une fièvre élevée, pouvant atteindre 40 °C ; une altération de l’état général (fatigue, frissons) ; une toux évolutive, avec expectoration purulente ; une difficulté respiratoire…
« Il est essentiel de consulter rapidement lorsqu’un patient présente ces signes. Plus le diagnostic est précoce, meilleures sont les chances de guérison sans complications », insiste le Dr Camara.
Pour confirmer la pneumonie, les médecins s’appuient sur l’examen clinique et la radiographie pulmonaire, qui permet d’identifier une opacité homogène correspondant à une infection lobaire, enseigne notre interlocuteur. « Les examens biologiques, comme l’analyse des expectorations ou l’hémoculture, peuvent aider à identifier le germe responsable. Mais leur fiabilité est parfois limitée par la présence de flore buccale normale ou la prise d’antibiotiques avant la consultation ».
Dans certains cas, « un épanchement pleural peut être détecté à la radiographie, indiquant une inflammation de la plèvre, appelée pleurésie parapneumonique ».
Traitement et prévention
Recommandations du Dr Camara : « le traitement repose principalement sur l’antibiothérapie empirique, adaptée aux facteurs de risque du patient. Une réévaluation est effectuée après 72 heures pour juger de l’évolution clinique. Cependant, la prévention reste la meilleure arme contre la pneumonie. D’où l’importance de la vaccination, notamment contre le pneumocoque et la grippe saisonnière, en particulier pour les populations à risque. L’automédication par antibiotiques est un véritable problème. Elle peut masquer certains symptômes et favoriser l’émergence de résistances bactériennes », alerte-t-il.
D’après le médecin, il faut retenir que la pneumonie est une pathologie sérieuse qui nécessite une prise en charge rapide et adaptée. Une meilleure sensibilisation du public et un accès facilité aux soins sont des leviers essentiels pour réduire son impact, surtout dans les pays en développement.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com