Ce lundi, 24 février 2025, marque le troisième anniversaire du début de la guerre Russo-ukrainienne. À l’occasion de ce triste anniversaire, la représentation de l’Union européenne et le consulat honoraire de l’Ukraine en Guinée ont conjointement animé une conférence de presse au siège de l’Union européenne à Conakry, République de Guinée. Au cours de cette rencontre, les pays européens, à travers leurs représentations diplomatiques, ont souligné l’urgence de la situation et ont réaffirmé le soutien sans faille de l’Union européenne à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. La conférence de presse a réuni au siège de l’UE plusieurs ambassadeurs du vieux continent tels que la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’ambassadrice de l’institution, ainsi que le consul honoraire d’Ukraine, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Lors de cette conférence, les représentants européens et ukrainiens ont qualifié l’offensive militaire russe en Ukraine d’atteinte grave à la souveraineté d’un pays indépendant et démocratique. Ils ont aussi appelé au soutien des pays africains notamment la Guinée.
Pour Jolita Pons, ambassadrice de l’UE en Guinée, c’est une guerre menée contre un pays souverain et qui menace son intégrité territoriale.
« C’est un anniversaire que nous aurions tous souhaité de ne pas célébrer. C’est le troisième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la guerre. Je voudrais faire trois points principaux. Le premier point, il s’agit de rhétorique et des paroles qu’on choisit pour décrire cette guerre. Et tout ce qui est lié à des informations qui n’ont pas commencé aujourd’hui, mais qui s’accentuent ces derniers jours. Donc, il faut bien être clair que ce n’est pas un conflit entre l’Ukraine et la Russie. Ce n’est pas une opération spéciale. Ce n’est rien de tout cela. C’est une guerre, une guerre menée contre un pays souverain et qui menace son intégrité territoriale. C’est une guerre et une invasion. Donc, soyons clairs : qui est l’agresseur et qui est la victime. Ce point est très important pour l’Union européenne, pour l’Ukraine, mais aussi pour tout le monde. Parce que le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale sont vraiment à la base de l’ordre international. Deuxième point que je voudrais souligner, c’est la paix. Le besoin urgent d’arriver à une paix durable et juste pour finir cette guerre. Pourquoi c’est important ? C’est important, bien sûr, pour le peuple ukrainien qui subit cette guerre depuis trois ans avec des pertes de vie humaine, et avec la démolition de ces villes, etc. Mais c’est aussi une urgence pour l’Union européenne qui se sent menacée aussi dans sa sécurité. Donc, c’est un conflit que nous considérons comme une guerre qui est une menace directe aussi à la sécurité de l’Union européenne. Mais, c’est aussi d’une importance pour tout le monde. On s’en souvient, mais on en parle un peu moins maintenant. Mais c’est toujours d’actualité. Cette guerre a comme effet impacte pour la sécurité globale au monde, pour la sécurité d’énergie et pour la sécurité alimentaire. Ce qui concerne les pays les plus pauvres et les moins développés partout dans le monde et les populations les plus vulnérables, y compris les populations de la Guinée », a-t-elle martelé.
Poursuivant le troisième point de son intervention, l’ambassadrice de l’Union a indiqué qu’au-delà des simples déclarations de soutien de l’Europe, 135 milliards d’euros ont été mis à la disposition de l’Ukraine.
« Le troisième point que je voudrais évoquer, c’est ce qui concerne le soutien de l’Union européenne. Et il va de soi que l’Union européenne a toujours été auprès de l’Ukraine et continuera d’être auprès de l’Ukraine jusqu’à la fin de cette guerre et jusqu’à la paix durable. En termes concrets, à part des déclarations politiques et la solidarité montrées par les populations européennes, pas seulement par les hommes et femmes politiques, il s’agit d’un soutien à hauteur de 135 milliards d’euros. Donc, je veux bien préciser que c’est l’Union européenne qui est le plus grand donateur au processus de soutien. Sur ces 135 milliards d’euros, il s’agit d’aides militaires à hauteur de presque 49 milliards d’euros, donc 48,7 milliards. Mais ça, c’est juste les chiffres. Il s’agit vraiment aussi d’autres formes de soutien. Comme vous le savez, l’Ukraine est maintenant le candidat à être un pays membre. Ça, c’est un point aussi très important à soutenir. Les sanctions, les nombreuses sanctions qui ont été imposées sur la Russie contribuent à cette lutte contre l’agression. Et il ne faut pas oublier aussi que l’Union européenne a accueilli plus de 4 millions d’Ukrainiens, de réfugiés de la guerre, qui ont été placés sous le mécanisme de protection temporaire et qui aujourd’hui étudient, vivent, travaillent dans l’Union européenne en espérant de retourner un jour dans leur pays, dans leur ville, sans occupation russe », a-t-elle conclu.
Pour ces conférenciers, cette guerre représente une menace directe à l’ordre international fondé sur le respect du droit international, notamment la Charte des Nations Unies. Luc Briard, l’ambassadeur de France en Guiné, cette guerre n’est pas qu’une question européenne, mais une question qui est au carrefour de toutes les géographies.
« Je voulais m’adresser aux concitoyens guinéens. Pourquoi il est important nous disions ce matin notre solidarité avec l’Ukraine ? Parce qu’il s’agit bien d’une guerre existentielle qui concerne le monde entier. Il s’agit d’une guerre pour le droit international et pour l’intégrité territoriale des États. Et ça, un pays comme la Guinée qui a, en 1958, dit sa souveraineté, c’est quelque chose qui marque. Il ne faut pas se tromper, aujourd’hui l’agresseur c’est la Russie. Et c’est la question du droit international qui est en jeu en Ukraine. L’autre aspect de la guerre existentielle, c’est l’architecture de paix que nous voulons pour le monde. Ce n’est pas qu’une question européenne, c’est une question qui est au carrefour de toutes les géographies. Et derrière ce conflit-là, c’est aussi un enjeu pour les citoyens du monde. Et le dernier aspect sur lequel l’ambassadrice de l’Union européenne a beaucoup parlé, c’est une question aussi sur l’architecture mondiale de solidarité. Là, l’Ukraine, c’est le grenier du monde. On l’a vu sur les prix du blé, on l’a vu sur les intrants. Il y avait une importance pour vous aussi. Donc, derrière ce conflit-là, ce n’est pas un conflit européen, c’est un conflit mondial. Et nous devons être tous solidaires avec les Ukrainiens pour que triomphe le droit international », a-t-il dit.
Pour sa part, le chargé d’affaires de l’ambassade d’Allemagne en Guinée, Frank Lütje, a réaffirmé le soutien sans faille de son pays, même après le changement du gouvernement à l’issue de l’élection législative dans le pays.
« On est en train de former un nouveau gouvernement allemand. Et je peux vous confirmer que même avec le nouveau gouvernement sous le candidat pour la chancellerie (parti des conservateurs), on suit le même chemin. C’est-à-dire, on soutient complètement l’Ukraine. C’est un pays souverain. Et l’agression de la Russie ne peut être tolérée de cette façon. Le nouveau gouvernement fait tout pour qu’il y ait une paix juste pour l’Ukraine, un pays souverain dans laquelle il peut jouer un rôle important », a-t-il souligné.
Enfin, l’UE a réaffirmé son engagement à soutenir l’Ukraine dans sa quête de stabilité, de sécurité et de prospérité.
Au cours de la conférence, les deux parties ont lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle soutienne l’Ukraine dans sa lutte pour la préservation de son indépendance et de son intégrité territoriale. Ils ont également invité les pays africains, notamment la Guinée, à comprendre l’enjeu en soutenant l’Ukraine.
Malick DIAKITE et Thierno Hamidou BARRY pour Guineematin.com
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