Poursuivi pour transfert illicite d’armes légères, des faits prévus et punis par l’article 848 du code pénal, Abdoulaye Sylla risque deux ans d’emprisonnement au tribunal de Mafanco. Telle est la peine requise à son encontre par le parquet à l’audience correctionnelle du jeudi 27 février 2025. A la barre, le prévenu, ancien garde de corps du ministre de la Sécurité, le Général Bachir Diallo, reconnait avoir pris possession desdites armes, mais nie les avoir vendues, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Détenu depuis plus d’un an, Abdoulaye Sylla était garde du corps du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général Bachir Diallo. Il est jugé pour transfert illicite d’armes légères, autrement dit, on l’accuse d’avoir vendu trois armes légères.
À la barre, le prévenu reconnaît avoir été en possession de ces armes, mais nie toute opération de vente, arguant les avoir mises en gage. « Je suis agent de police depuis 2008. Au moment des faits, j’étais garde du corps du ministre de la Sécurité et chef de groupe. Un ami gendarme m’a approché pour l’aider à faire écraser son passeport. Je lui ai répondu que je pouvais l’aider et j’ai contacté un certain monsieur Diallo, qui travaillait au service des passeports. Il a demandé 30 millions de francs guinéens pour la procédure. Mon ami a versé 22 millions à ce monsieur. Mais, après la dissolution du gouvernement, ce dernier est devenu introuvable. Mon ami a alors commencé à me menacer pour que je lui rembourse son argent, alors que je n’avais touché aucun franc. Je n’ai pas vendu ces armes. Pour rembourser, j’ai mis deux d’entre elles en gage chez des gendarmes. Quant à la troisième, qui était mon arme personnelle, elle est tombée et endommagée. Je l’ai envoyée chez un armurier pour réparation. Aujourd’hui, j’ai remboursé la totalité de la somme. J’admets que j’ai mal réfléchi et mal agi. Je regrette profondément », a confié le prévenu.
Lors du procès, le représentant du ministère public a alors cherché à comprendre certaines choses. « Vous saviez que ce que vous faisiez était interdit, que vous étiez en train de frauder, n’est-ce pas ? »
« Oui, je reconnais que j’ai fraudé », a répondu Abdoulaye Sylla.
Prenant la parole, le tribunal a fait savoir au prévenu que la troisième arme aurait été revendue par l’armurier à un militaire pour 10 millions de francs guinéens, avant d’être à nouveau revendue à un second militaire en poste à N’Zérékoré pour 15 millions de francs guinéens.
Au terme des débats, le ministère public a requis de retenir Abdoulaye Sylla dans les liens de la culpabilité pour transfert illicite d’armes légères. Pour la répression, il a demandé une peine de deux ans d’emprisonnement et une amende de 5 millions de francs guinéens.
De son côté, l’avocat de la défense a dénoncé un non-respect de la procédure de détention par le procureur. Tout en reconnaissant que son client avait enfreint la loi, il a plaidé pour des circonstances atténuantes, insistant sur la pression psychologique qui a conduit son client à agir ainsi. Il a demandé au tribunal d’envisager un sursis.
Finalement, le tribunal, présidé par le juge Mamady Mansaré, a renvoyé l’affaire au 13 mars 2025 pour le délibéré.
Mariama Barry pour Guineematin.com