L’accusé Mohamed Boukoume a comparu vendredi dernier, devant le tribunal de première instance de Dubréka pour répondre des faits de viol et séquestration au préjudice de M’mah Sylla. Appelé à la barre, l’accusé nie les faits de viol, mais affirme avoir agi avec le consentement de la victime, qui est une malade mentale, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Qu’est ce qui s’est passé dans cette affaire ?
M’mah Sylla, mère de quatre enfants, épouse de Baba Camara, avait disparu de son domicile pendant plusieurs jours avant d’être retrouvée chez Mohamed Boukoume. Durant cette période, elle aurait passé plusieurs nuits au domicile de l’accusé, alors que sa famille était activement à sa recherche.
C’est au cours de ce séjour que l’accusé, en détention préventive depuis le 20 septembre 2024, reconnaît avoir eu des relations sexuelles avec elle. Arguant qu’elle était consentante.
Interrogé par le tribunal, Mohamed Boukoume n’a pas reconnu les faits les faits de viol et séquestration. Il affirme que M’mah Sylla l’a obligé à avoir des rapports sexuels. « Je ne reconnais pas les faits. Elle a donné son consentement. Je ne connais pas son âge, mais elle a eu quatre enfants. Autrefois, elle était ma copine. M’mah Sylla n’était pas bien portante. On m’a informé qu’elle souffrait d’une maladie mentale, mais cela ne faisait que commencer. Un jour, elle est venue chez moi pendant la nuit. Comme je suis un homme d’affaires, je vends de l’essence et je fais des transferts d’argent. Les gens ont commencé à dire qu’elle était malade. Ensuite, son frère est venu, mais il a dit qu’il ne pouvait pas la ramener, car elle s’était échappée de la maison. J’ai alors demandé à un jeune de l’accompagner chez elle. Il y a une chambre chez nous qui ne se ferme pas, et elle y est entrée. Deux jours après, vers 16 heures, alors que je rentrais du travail, je l’ai vue sortir la tête de cette chambre. J’ai demandé à ma femme ce qui se passait. Elle m’a dit d’attendre le retour de la mère. Nous avons alors décidé de la ramener chez elle pendant la nuit. Finalement, avec l’aide d’un jeune, nous l’avons reconduite. Le matin suivant, je suis allé au champ. À mon retour, je l’ai retrouvée encore dans la chambre. J’ai dit que je ne pouvais plus l’obliger à sortir. Elle est finalement partie, puis sa belle-mère est venue la chercher. Il y a eu un rapport sexuel le premier jour. Ce soir-là, elle a refusé de partir et a dit qu’elle ne sortirait pas si nous ne couchions pas ensemble. Je savais qu’elle n’était pas pleinement consciente. J’ai envoyé un jeune pour la faire sortir, mais elle a insisté pour que je vienne. Une fois sur place, elle m’a encore demandé d’avoir un rapport sexuel. Comme je savais que sa famille la recherchait, j’ai accepté pour éviter qu’elle soit retrouvée chez moi. Je suis marié. Nous avons alors décidé d’attendre la nuit pour la reconduire chez elle, ce que nous avons fait. Elle a passé trois nuits dans une des chambres, mais pas dans ma chambre. Après l’avoir ramenée chez elle, nous ne l’avons pas confiée directement à un membre de sa famille, car elle était mariée. Sa famille savait que nous avions été en couple, c’est pourquoi je ne l’ai pas présentée. C’est elle qui a insisté pour que nous ayons un rapport sexuel », s’est-il défendu.
Après avoir écouté cette version de l’accusé, le président tribunal Layba Fofana a renvoyé l’affaire au 7 mars 2025 pour les réquisitions et plaidoiries.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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