Guinée : le Premier ministre, Bah Oury dénonce « des journalistes mercenaires » à la solde de certains acteurs politiques

Bah Oury, Premier ministre

Lors d’une conférence de presse ce mercredi, 5 mars 2025, le Premier ministre, Amadou Oury Bah, est revenu sur les rumeurs qui circulent à son sujet, notamment celles évoquant une interdiction de sortie du territoire, son éventuel limogeage et des tentatives de déstabilisation de son gouvernement par certains acteurs utilisant les médias. Il a dénoncé une instrumentalisation des réseaux sociaux et une manipulation orchestrée par certains journalistes qu’il qualifie de « mercenaires ».

D’entrée, le chef du gouvernement a tenu à clarifier un point : il n’a jamais été empêché de quitter le pays. Il a expliqué que son désir initial de se rendre à l’étranger pour voir son petit-fils venait d’un simple choix personnel, et non d’une quelconque restriction.

« J’ai eu l’honneur et le privilège d’avoir un second petit-fils. Et l’idée dans un premier temps d’aller le voir m’est venue. Mais, par la suite, j’ai changé d’avis. Parce que la situation qui prévalait, avec tout ce qu’on entendait à gauche et à droite, il y avait même un de vos confrères, Abdoul Lhatif Diallo, qui se complaît à raconter des tas de choses, comme quoi je partais pour ne plus revenir », a déclaré Amadou Oury Bah.

Le Premier ministre a ajouté que son départ aurait alimenté encore plus les spéculations, laissant entendre que certains avaient préparé des narratifs pour discréditer son action. Amadou Oury Bah n’a pas mâché ses mots en dénonçant les méthodes utilisées par certains acteurs pour fragiliser le gouvernement en place. Selon lui, le combat politique en Guinée s’est désormais déplacé sur les réseaux sociaux, où des « journalistes mercenaires » sont mobilisés pour distiller des rumeurs et manipuler l’opinion publique.

« Il y a des gens qui ont des journalistes, entre guillemets, mercenaires pour les entretenir et, de manière régulière, conforter des positions de certains, alimentées par des rumeurs qui ne sont fondées sur absolument rien du tout », a-t-il martelé.

Le Premier ministre a ainsi dénoncé une campagne de désinformation visant à semer le doute sur la stabilité du gouvernement et sa propre position au sein de l’exécutif.

Un autre point sur lequel Amadou Oury Bah a insisté est la persistance des calculs politiques basés sur l’appartenance régionale. Il a critiqué les spéculations selon lesquelles une région chercherait à imposer un Premier ministre issu de son territoire en échange de son soutien à une éventuelle candidature du président de la République.

« Nous n’allons pas organiser les assises nationales, nous n’allons pas demander à tirer les leçons du passé pour revenir à chaque fois avec les mêmes mécanismes mentaux pour dire : il faut tel pour telle région pour soutenir. Ça, c’est le mode [opératoire] de Monsieur Alpha Condé. Et, Monsieur Alpha Condé n’est plus le président de la République. Donc, il faut que les gens changent de mindset », a-t-il indiqué.

Amadou Oury Bah a insisté sur la nécessité d’un « changement de paradigme », soulignant que la Guinée ne peut progresser en restant enfermée dans des logiques politiques dépassées.

Face aux tentatives de déstabilisation et aux rumeurs persistantes, Bah Oury s’est voulu ferme et rassurant. Il a réaffirmé son engagement à mener à bien les réformes en cours et à garantir le bon déroulement du processus de transition démocratique.

Avec ces déclarations, le Premier ministre envoie un message clair : il ne compte pas se laisser distraire par les campagnes de désinformation et les jeux d’influence. Reste à voir si cette posture suffira à dissiper les tensions et à restaurer la confiance dans l’action gouvernementale.

Lamine Kaba et Abdoulaye N’koya Sylla pour Guinéematin.com

Tél : 620995917

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