Le procès d’Alpha Mohamed Kallo, ancien directeur de la Banque Nationale d’Investissement de Guinée (BNIG), ainsi que de plusieurs autres personnes et sociétés, s’est poursuivi devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) ce mercredi, 12 mars 2025, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Placés en détention depuis le 26 juillet 2022, Alpha Mohamed Kallo et plusieurs co-prévenus, dont Ibrahima Tounkara et Maurice Eugène Alecaut (tous deux non détenus), ainsi que les sociétés Afriland First Bank Guinée SA, EJICO et Djoliba Pêche, sont poursuivis par l’État guinéen, représenté par l’Agent Judiciaire de l’État. Les charges retenues incluent le détournement de deniers publics, la corruption, l’enrichissement illicite, le blanchiment de capitaux, le faux et l’usage de faux en écritures publiques, ainsi que des infractions relatives aux marchés publics. Selon l’accusation, Alpha Mohamed Kallo aurait orchestré un détournement présumé de 75 milliards de francs guinéens pour des prêts bancaires sans dossiers justificatifs et de 179 milliards de francs guinéens liés à l’acquisition de véhicules et divers équipements.
Lors de l’audience de ce mercredi, la société Djoliba Pêche a brillé par son absence, contrairement aux séances précédentes. Quant à la société EJICO, qui n’avait jamais comparu jusqu’ici, elle était représentée par son avocat. Ce dernier lors de sa prise de parole a affirmé que son client n’avait été informé de sa citation à comparaître que par les médias. Une déclaration immédiatement contestée par les avocats de la partie civile, qui accusent la société de fuir ses responsabilités. Le président de la Cour a précisé que l’exploit de notification avait bien été envoyé à la société, mais que sa réceptionniste aurait refusé de le prendre sur instruction de la direction.
Présent à l’audience, Alpha Mohamed Kallo a encore réitéré sa demande de sa mise en liberté. Une requête qui, de toute façon, faisait face à une vive opposition du ministère public et des avocats de l’État. Ces derniers ont exigé que, s’il devait être libéré, il devra alors verser une caution de 30 milliards de francs guinéens.
Afriland First Bank Guinée SA était bien représentée, mais son dossier n’a pas pu être examiné en raison du défaut de communication de ses statuts et de la procuration de son représentant. De son côté, Maurice Eugène Alecaut, également poursuivi dans la présente affaire, n’a pas pu être entendu faute d’avocat pour assurer sa défense, condition indispensable selon la Loi à la continuation du procès.
Face à ces multiples blocages, la Cour a décidé enfin de rejeter la demande de mise en liberté d’Alpha Mohamed Kallo et renvoie l’affaire au 19 mars 2025. Une nouvelle audience fixée pour permettre la désignation d’un avocat pour Maurice Eugène Alecaut, la communication des statuts de la banque Afriland First Bank et de la procuration de son représentant, ainsi que la suite des débats.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
Tél : 666919225