Deux blessés par balle à l’école Sainte Marie de Nongo : « Cet acte prouve que les parents ont démissionné́ de l’éducation » (Fatoumata Dabo)

Fatoumata Dabo, présidente du conseil d’administration de la coalition nationale Guinéenne pour l’éducation pour tous

Un grave incident s’est produit hier, mardi 11 mars 2025, à l’école privée Sainte Marie de Nongo, dans la commune de Lambanyi. C’est un élève de 12ème Année a tiré, par inadvertance, sur deux de ses camarades. Les deux blessés ont été transportés au CMC de Ratoma pour des soins. Bangaly Camara, l’auteur de ce tir, a déjà été mis aux arrêts. Mais, la présidente du Conseil d’Administration de la Coalition Nationale Guinéenne pour l’Éducation pour Tous,  pour Fatoumata Dabo, cet événement tragique s’inscrit dans un contexte plus large de démission des parents dans l’éducation de leurs enfants.

« Cela fait plus de cinq ans que nous alertons sur cette situation. Un enfant qui vient à l’école avec une arme, on ne sait pas pour quelle cause. Mais nous pensons que la nouvelle technologie joue également un rôle important. Les parents ne contrôlent pas assez l’exposition de leurs enfants aux médias et à Internet. Un de nos compatriotes a dit que nous assistons à l’importation du système américain et canadien, où des élèves introduisent des armes à l’école. C’est une réalité préoccupante », a-t-elle déploré.

Au-delà des parents, Fatoumata Dabo pointe du doigt la responsabilité des établissements scolaires dans la sécurité des élèves.

« Quand un enfant quitte la maison pour aller à l’école, celle-ci doit garantir sa sécurité. Que ce soit un établissement public ou privé, il est de leur devoir de prendre des dispositions pour prévenir de tels incidents. L’État aussi doit revoir ses politiques éducatives et s’assurer que la sécurité des élèves soit une priorité. Peut-être qu’il faut réactualiser politiques éducatives. Aujourd’hui, avec l’essor des nouvelles technologies, il y a beaucoup de choses qui se passent dans les établissements scolaires et dans les familles. Il faut que le ministère de l’Éducation prenne cette question au sérieux », a-t-elle indiqué.

La coalition nationale guinéenne pour l’éducation pour tous a immédiatement réagi en envoyant une mission d’enquête dans l’école concernée.

« Nous avons tenu une réunion d’urgence et envoyé une délégation, composée du commissaire au compte, d’un syndicaliste et de l’assistant coordinateur, pour aller s’enquérir de la situation au Groupe Sainte-Marie de Nongo, où l’acte s’est produit. Ils ont rencontré le coordinateur de l’école, qui leur a expliqué les faits. Nous avons également pris contact avec les familles des victimes », rassure Fatoumata Dabo.

La présidente du Conseil d’Administration de la Coalition Nationale Guinéenne pour l’Éducation pour Tous insiste sur la nécessité de sanctionner l’élève responsable pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise. Elle soutient aussi que cet incident tragique est révélateur d’un problème plus profond.

« Un enfant a commis cet acte aujourd’hui. S’il n’est pas puni, que vont penser les autres ? Si nous ne prenons pas des mesures fermes, d’autres pourraient être tentés d’en faire autant. Un enfant qui fait la 12ᵉ année, cela signifie qu’il a plus de 10 ans. Il a quitté une maison où il y a un problème. Avant de chercher des explications ailleurs, nous devons d’abord reconnaître la démission des parents dans l’éducation de leurs enfants », a dit Fatoumata Dabo.

Elle appelle à un sursaut collectif pour renforcer l’éducation parentale, améliorer le contrôle des établissements scolaires et revoir les politiques éducatives et sécuritaires en milieu scolaire.

Lamine Kaba pour Guineematin.com

Tél : 620995917

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