“Je regrette, et je demande pardon, je suis mère de trois enfants. S’il faut me coucher et demander pardon, je le ferais, parce que j’ai vraiment honte. Le monsieur avec qui je travaille à la fonction publique est en fuite, il me disait qu’il travaillait là-bas comme attaché de cabinet”, a dit la prévenue.
Madame Oumou Diaby, mariée et mère de trois enfants, est poursuivie par Amara Camara, pour escroquerie sur un montant de 60 millions de francs guinéens. Lors de sa déposition le 6 mars dernier devant le tribunal correctionnel de Kaloum, la prévenue a reconnu les faits mis à sa charge et a demandé pardon pour son acte, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Après son échec au concours d’accès à la fonction publique, Amara Camara voulait coûte que coûte être fonctionnaire. C’est ainsi qu’il a contacté dame Oumou Diaby pour l’aider à intégrer la fonction publique. Cette dernière lui a dit qu’elle connaît un monsieur qui travaille au ministère de la fonction publique et qui aide les gens à intégrer la fonction publique en payant un montant de 15 millions de francs guinéens.
Lorsque Amara Camara a contacté la dame, elle dit que c’est 15 millions, un montant que Amara Camara a payé aussitôt, sans même demander un reçu tellement qu’il était sûr qu’il allait intégrer la fonction publique.
Après avoir payé ce montant de 15 millions, Amara Camara est revenu vers la dame pour lui dire que sa belle-sœur a aussi fini les études, mais qu’elle n’a pas reçu d’abord son diplôme, si c’était possible qu’elle aussi intègre la fonction publique. Oumou Diaby répond par l’affirmative. Amara Camara et sa belle-sœur envoient encore 15 millions de francs guinéens. Convaincu et ayant une confiance aveugle à Oumou Diaby, Amara Camara propose que sa femme aussi intègre la fonction publique. Oumou Diaby demande 10 millions de francs guinéens pour la femme de Amara Camara, et ce montant est aussitôt payé. La femme de Amara Camara, voulant aussi que sa copine intègre la fonction publique, va voir cette dernière pour la convaincre qu’il y a une dame qui a un réseau pour aider les gens à intégrer la fonction publique, mais c’est 20 millions de francs guinéens. Sa copine paye les 20 millions de francs guinéens aussitôt, et Oumou Diaby prend 5 millions sur ces 20 millions pour donner à la femme de Amara Camara comme ristourne.
Après trois mois comme convenu, les quatre ne sont toujours pas en possession de leurs matricules de la fonction publique. Et, à chaque fois que Amara Camara appelle Oumou Diaby, elle répond qu’elle est en déplacement ou à un décès.
Du 13 juin 2024, à maintenant, Amara Camara a compris qu’il a été escroqué, il a alors porté plainte. Et c’est le 4 mars 2025 que Oumou Diaby a été mise sous mandat de dépôt à la maison centrale.
À la barre, dame Oumou Diaby a reconnu les faits d’escroquerie mis à sa charge. Elle a aussi dit avoir regretté.
“Je regrette, et je demande pardon, je suis mère de trois enfants. S’il faut me coucher et demander pardon, je le ferais, parce que j’ai vraiment honte. Le monsieur avec qui je travaille à la fonction publique est en fuite, il me disait qu’il travaillait là-bas comme attaché de cabinet”, a dit Oumou Diaby
Appelé à la barre, Amara Camara à difficilement exprimer ce qu’il s’est passé avec dame Oumou Diaby. Il bègue.
“Après mon échec au concours d’accès à la fonction publique, quelqu’un m’a parlé de Oumou Diaby, je suis allé la voir, elle m’a rassuré qu’elle peut m’aider à intégrer la fonction publique en trois mois. Elle m’a demandé 15 millions, j’ai payé le montant sans même demander un reçu, parce que je lui faisais confiance. Quelque temps, je suis revenu vers elle pour ma belle-sœur qui a payé 15 millions de francs guinéens et pour ma femme qui a payé 10 millions. Après, ma femme a envoyé sa copine qui, elle, a payé 20 millions. Oumou Diaby a pris 5 millions et les a donnés à ma femme. Ces 20 millions, c’est derrière la cour ici qu’on les lui a remis. A chaque fois que je l’appelais pour demander la suite, elle me disait qu’elle est en voyage ou elle a un décès. Désormais quand je l’appel, elle crie sur moi. Je lui ai dit : si ça ne marche pas, restitue mon argent, j’ai un projet de voyage. Mais, elle me disait que c’est en cours, vous aurez vos noms sur la liste des fonctionnaires qui ont eu le concours. J’ai compris après que je me suis fait escroquer et j’ai porté plainte”, a expliqué Amara Camara, partie civile dans cette affaire.
Le procureur a demandé à dame Oumou Diaby comment elle compte rembourser l’argent qu’elle doit, elle dit qu’elle parlera avec son mari.
Finalement, le tribunal a renvoyé l’affaire au 13 mars 2025 pour la suite des débats.
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
Tel : 610908741