Les appels à l’engagement et à la persévérance de la gent féminine se multiplient à l’occasion de ce mois de mars, dédié au combat pour l’affirmation de leurs droits. De nombreuses femmes leaders profitent pour magnifier les valeurs et vertus de la gent féminine tout en invitant ces dernières à se battre pour sortir de l’ornière. C’est le cas de Mariame Kourouma, présidente régionale du conseil national des femmes et filles de Guinée (CNFG), basée à N’zérékoré. Dans un entretien accordé à un des correspondants de Guineematin.com dans la préfecture, elle a invité les femmes de ne pas avoir peur et de faire face aux multiples défis du quotidien.
Dans ses propos, Mariame Kourouma a d’abord rendu un hommage au Général Mamadi Doumbouya pour, dit-elle, son implication personnelle en faveur des femmes. « C’est le moment de rendre un vibrant hommage au président de la République, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, qui ne ménage aucun effort et se bat en faveur des femmes pour l’indépendance et l’autonomisation de celles-ci. Il a donné aux femmes toutes les opportunités pour s’exprimer partout et défendre leurs droits », a introduit la présidente régionale du conseil national des femmes et filles de Guinée (CNFG).
S’inspirant du cas de plusieurs femmes leaders, comme Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria ; l’ancienne maire et députée Madeleine Théa ou encore l’actuelle ministre des Télécommunications, Rose Pola Pricemou, la présidente régionale du conseil national des femmes et filles de Guinée appelle et encourage les femmes à faire plus que les hommes. « J’ai eu à faire des plaidoyers pour avoir ce dont les femmes ont besoin. Et, prochainement, les femmes de Guinée seront structurées en Conseil national des femmes et filles de Guinée (CNFG). Osons et agissons ensemble chères mamans. Les femmes ne doivent plus rester dans les cuisines, derrière leurs marmites ou casseroles. Nous femmes, nous sommes plus intelligentes que les hommes. Là, je le dis haut et fort. Que les femmes fassent tout pour mettre leurs enfants, notamment leurs filles, à l’école. Qu’elles permettent à celles-ci d’étudier. Tout près de chez nous au Libéria ici, il y a une femme (Hélène Serleaf Johnson) qui a été Présidente, où elle a réussi à résoudre beaucoup de problèmes, notamment le tissu social qui était déchiré après des années de guerre civile. Cette dame a réussi à réconcilier toute la population du Libéria. On a aussi vu maman Madeleine Théa, ici à N’Zérékoré. Elle n’a pas fait l’université ; mais dans son parcours, elle a été présidente des femmes, maire de N’Zérékoré et députée au niveau de la CEDEAO. Pourquoi pas nous ? », a-t-elle lancé.
Par ailleurs, Mariame Kourouma est revenue sur sa propre expérience, son combat pour être membre de la délégation spéciale de N’zérékoré. « Pour la petite histoire, quand on a dit qu’on allait nommer les présidents des délégations spéciales, j’avais fait un accident grave où j’avais deux (2) béquilles, et je me tenais à peine sur pieds. Je m’étais levée et j’étais allée à la préfecture pour demander au préfet où on était en train de recevoir les candidatures. Il m’a dit que c’était clos, et que les listes sont déjà parties à Conakry. Mais, j’ai dit que comme ça, je vais déposer ma liste à Conakry. Et j’ai trouvé des moyens pour déposer ma liste à Conakry. Je suis membre de la délégation spéciale de N’Zérékoré, troisième sur la liste. Alors, c’est pour dire aux femmes de N’Zérékoré et de la région de se lever, de rêver et d’oser. Nous devons aussi avoir accès aux postes de responsabilité. Nous pouvons être maires, préfètes, gouverneures… »
En outre, Mariame Kourouma invite la gent féminine à se battre pour y arriver. « Que les femmes ne restent pas tout le temps derrière les casseroles, et qu’elles s’investissent aussi beaucoup dans l’éducation de leurs filles. Quand on regarde par exemple la ministre Rose Pola Pricémou, rien que dans son expression, on est déjà fier d’elle. Que les femmes œuvrent pour être autonomes. La femme forestière est la femme la plus courageuse que je connais. On se lève tôt, et on est aussi les dernières à se coucher. On est commerçante, on fait l’agriculture, on fait tout ce que les hommes font. Ça veut dire par là qu’on peut faire tout ce que les hommes font. Les femmes, n’ayez pas peur quand il s’agit de diriger, de gouverner ou de prendre des décisions », a lancé la présidente régionale du conseil national des femmes et filles de Guinée.
De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
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