Mois de la femme : à la rencontre de dame Hélène Coker Koulibaly, greffière à la CRIEF

Hélène Coker Koulibaly, greffière à la CRIEF

De nombreux corps de métiers, traditionnellement réservés aux hommes, sont aujourd’hui exercés par des femmes. C’est le cas de la profession de greffier, qui se féminise de plus en plus en Guinée. A l’occasion du mois de mars, dédié à la revendication et à la réalisation des droits des femmes, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à Hélène Coker Koulibaly, greffière à la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Avec elle, il a été question notamment des difficultés rencontrées par la gent féminine dans ce métier et les changements intervenus dans cette profession ces dernières années.

En général, les greffiers sont « responsables du bon déroulement de la procédure de justice et de l’authenticité des actes établis par les magistrats au cours du procès ».

Interrogée ce lundi, 10 mars 2025, Hélène Coker Koulibaly, qui fait partie des 5 femmes greffières à la CRIEF, a expliqué comment elle est venue dans cette profession. « C’est vrai qu’il y a beaucoup moins de femmes dans ce métier. Généralement, il y a beaucoup plus d’hommes… Je suis venu dans ce métier, il y a cinq ans de cela. Pour un début, j’ai fait des études de Droit. Quand j’ai fini, une occasion s’est présentée avec un concours à la justice. Je me suis dit qu’il fallait saisir cette opportunité. J’ai fait le concours et j’ai été retenue. On a fait un temps au centre de formation. Au fur et à mesure, j’ai commencé à apprécier ce corps. Je n’ai pas du tout regretté pourquoi je l’ai choisi. Je suis fière de moi-même d’avoir réalisé un rêve, qui n’en était pas un au début. Mais depuis le centre de formation, c’est devenu un rêve », a déclaré la greffière.

Par ailleurs, notre interlocutrice est revenue sur les difficultés du passé, avec des changements qui se produisent. « Aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de difficultés, comme auparavant. Parce que souvent, il y avait tendance à beaucoup minimiser les femmes, parce que les hommes disaient que les femmes sont tout le temps malades, les congés de maternité. Du coup, ils confient beaucoup de tâches aux hommes, comparativement aux femmes. Mais tout récemment, lors du dernier recrutement, il y a eu beaucoup de femmes qui ont été recrutées. Avant, c’était très difficile. On laissait toujours les femmes au bureau, les hommes montaient à l’audience ».

En outre, la greffière invite les filles et femmes à se battre et à chercher à intégrer cette profession. « J’encourage beaucoup de femmes à venir dans ce métier. Contrairement aux autres pays dans le corps judiciaire, où il y a assez de femmes ; en Guinée, on voit qu’il y a moins de femmes dans ce corps judiciaire. J’appelle toutes les femmes, toutes les juristes, les élèves, les étudiantes qui sont en Droit, que le droit est un choix de fierté… J’appelle les femmes encore à venir dans ce corps de greffier, pour non seulement avoir un salaire mais être là pour appliquer la loi et aider d’autres femmes à bénéficier des mêmes droits que les hommes », a déclaré Hélène Coker Koulibaly, greffière à la CRIEF.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 610 908 741

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