Santé : « 5% des Guinéens sont diabétiques », révèle le Chef de service diabétologie de Donka

Dr Amadou Bah, Chef de service diabétologie à Donka

Le diabète est une maladie chronique en nette croissance en Guinée. Aucune couche n’est épargnée et la maladie prend de plus en plus des proportions au sein de la population. Pour connaître les causes, les méthodes de prévention et de traitement de cette pathologie, Guineematin.com a interviewé Dr Amadou Bah, le Chef de service de service diabétologie du CHU de Donka.

A l’entame, ce spécialiste définit le diabète comme étant une maladie métabolique liée à l’augmentation du taux de sucre de façon permanente dans l’organisme.

« Cette augmentation du taux de sucre est chronique mais c’est lié à des facteurs génétiques et environnementaux agissant en même temps. L’augmentation du taux de sucre peut être liée à un manque de production d’insuline par le pancréas », selon Dr Bah.

Parlant des causes, ce médecin souligne que le diabète est en progression dans le monde et notamment dans les pays au Sud du Sahara.

« En Guinée, la prévalence du diabète tourne autour de 5% de la population, selon une enquête réalisée en 2009, par step. Il y a le diabète de type 1 qui concerne les enfants, le type 2 ou le diabète des adultes à partir de 30 ans, le diabète gestationnel et les autres types de diabètes. Mais le diabète de type 2 est le plus fréquent. Malheureusement, il y a de plus en plus de diabète de type I qui concerne les enfants, fait savoir Dr Amadou qui souligne que la consommation du sucre ou d’aliments sucrés n’entraînent pas le diabète.

« Malheureusement, quand on est diabétique, on a une glycémie qui monte rapidement.  Il y a des aliments qui ont une absorption rapide du sucre, dès qu’un diabétique les prend, cela augmente le taux du sucre dans le corps », a indiqué ce spécialiste.

Pour éviter cette maladie chronique, ce médecin donne des conseils précieux.

« Il y a des facteurs de risque, parmi lesquels il y a l’âge. Mais ce qu’il faut éviter, c’est la consommation abusive du sucre, du sel, des matières grasses, l’inactivité physique, le tabac, l’alcool entre autres. Le diabète est également héréditaire ou génétique. Comment détecter un diabétique ? Si une personne après 8 h de jeune à deux reprises, on trouve que son taux de glycémie est supérieur à 1, 6% ou si, à n’importe quelle heure de la journée, après une prise de sang, on trouver que l’intéressé à une glycémie supérieure à 2% avec des signes du diabète (comme boire beaucoup d’eau et plus il boit, il urine, il a l’appétit mais il perd du poids, c’est que cette personne est atteinte du diabète. Pour se soigner de cette maladie, il faut consulter des spécialistes. C’est eux qui sont les plus outillés pour aider les malades diabétiques et tenir le coup. Il faut soigner son alimentation, faire des exercices physiques et suivre les conseils des médecins », conseille ce médecin.

Pour la prise en charge des diabétiques, de plus en plus nombreux, des services de diabétologie sont ouverts un peu partout à travers le pays.

« C’est en 1996, que nous avons été formés sous le leadership du Pr Naby Moussa Baldé. En 1998, l’unité de diabétologie a été créée. Et en 2002, cette unité a été décentralisée à travers tout le pays. Chaque hôpital régional dispose d’une unité de diabétologie chapotée par celle de Donka. Le problème, c’est l’accès aux soins. Je lance un appel à l’Etat pour la prise en charge des malades diabétiques. C’est vrai que des efforts sont faits, puisqu’à chaque 14 novembre, il y a une campagne de sensibilisation et de dépistage du diabète qui est faite. En plus de Donka, une unité de traitement du diabète a été créée à l’hôpital régional d’Enta.

De toutes les couches, selon Dr Amadou Bah, les ménagères sont les plus exposées au diabète, à cause de la sédentarisation.

De nos jours, poursuit le médecin, le diabète ne peut pas guérir.

« Je suis parfaitement en mesure de dire que le diabète ne guérit pas. Depuis 1998 je soigne le diabète, et je continue de rencontrer les premiers patients. Ce qu’il faut, c’est de faire une ou deux fois par an, son contrôle de santé. Ceux qui sont malades, il faut venir voir les médecins spécialistes. La détection du diabète n’est pas compliquée. Il faut manger assez de légumes et de fruits quand vous avez dépassé les 40 ans et faire des exercices physiques. Ce sont des pratiques très positives pour se maintenir en bonne santé », recommande le Chef de service diabétologie de Donka.

Pour finir, pour qu’une personne souffrant du diabète observe le jeûne, il y a des conditions.

« Nous sommes des croyants. Le malade de diabète qui veut jeuner, doit venir voir son médecin trois mois avant. On fait l’évaluation de son état. Puisqu’il y a souvent des risques définis. Avec une glycémie normale, le médecin peut donner les conseils pour qu’il jeûne. Avec une glycémie trop élevée, il est totalement déconseillé. Sinon, si le malade est hypoglycémique avec 0,7O g de sucre dans le sang, il ne faut pas risquer. Le malade doit couper son jeûne. S’il est hyperglycémie, le malade commence à avoir soif avec un taux de sucre de plus de 2 g dans le sang. Il faut également rompre. Le 3ème cas, c’est lorsque le malade se déshydrate, là également, pour éviter d’être dans le coma », a fait savoir Dr Amadou Bah.

Ce spécialiste que le suivi médical évite au malade diabétique des crises et des complications qui entraînent le plus souvent la mort.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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