Sept fillettes violées dans une école par leur enseignant à Labé : l’avocat des victimes dénonce le laxisme des autorités

Hôpital régional de Labé

Une affaire de viol présumé sur sept fillettes, toutes âgées de huit ans ou moins, a éclaté dans la sous-préfecture de Pöpödara, dans la préfecture de Labé. Les faits, qui se seraient déroulés au sein de l’école primaire de Sombily 1, impliquent un enseignant de l’établissement, aujourd’hui en fuite. Me Galissa Hady Diallo, avocat des victimes dénonce le laxisme des autorités compétentes qu’il accuse de ne pas vouloir prendre cette affaire aussi importante à bras le corps.

Selon Me Galissa Hady, les faits remontent au mois de février 2025, mais ce n’est qu’entre le 4 et le 6 mars que les médias ont commencé à alerter l’opinion publique.

Me Galissa Hady Diallo, avocat des présumées victimes

« J’ai immédiatement pris contact avec les élus locaux, les autorités publiques et le procureur de la République de Labé pour comprendre la situation. Il m’a été confirmé que des abus sur ces mineures avaient bien eu lieu », explique-t-il.

La particularité de cette affaire réside dans le fait que les viols ont été commis au sein même de l’établissement scolaire, par un enseignant censé protéger et encadrer les enfants.

« Ce qui est encore plus grave, c’est que ces actes ont été perpétrés sous la menace d’un couteau. L’enseignant aurait intimé aux enfants de garder le silence, sous peine de représailles », détaille l’avocat.

C’est grâce au courage d’une des fillettes, qui a osé raconter les faits à ses parents, que l’affaire a pu éclater au grand jour.

« Petit à petit, on a découvert que six autres enfants étaient concernés. Cela montre l’ampleur du drame », ajoute Me Diallo.

Face à ces révélations, les autorités de l’établissement ont décidé d’écarter l’enseignant de l’école. Une mesure jugée insuffisante par l’avocat et les parents des victimes.

« Nous avons saisi la gendarmerie, et une plainte a été déposée au commissariat central de Labé. Cependant, compte tenu de la gravité des faits, nous aurions souhaité que le procureur intervienne plus rapidement pour accélérer la procédure, d’autant plus que l’accusé est en fuite », explique-t-il.

À ce jour, aucune action publique n’a été engagée pour retrouver le suspect.

« J’ai essayé de contacter le procureur de la République de Labé, ainsi que les autorités administratives et politiques, pour savoir quelles mesures ont été prises. Malheureusement, je n’ai pas obtenu de réponse claire », déplore l’avocat.

Selon les témoignages, l’enseignant accusé ne serait pas à sa première infraction.

« Il aurait commis des actes similaires dans un autre établissement scolaire, dans le village de Kolangui, toujours dans la sous-préfecture de Pöpödara. Cela montre qu’il s’agit d’un individu dangereux, qui ne devrait pas être laissé en liberté », insiste t-il.

L’avocat a interpellé plusieurs ministères pour demander des comptes.

« J’ai écrit au ministère des Droits de l’Homme et de la Justice, au ministère de la Sécurité et de la Protection civile, ainsi qu’au ministère de l’Enseignement pré-universitaire. Seul le ministère de la Justice a accusé réception de ma lettre. Les autres n’ont pas encore réagi », regrette-t-il.

Me Galissa Hady Diallo souligne également l’absence de réaction du ministère de l’Enseignement pré-universitaire, pourtant directement concerné.

« Lorsque j’ai contacté le premier responsable administratif de ce ministère, il m’a dit qu’il n’était pas au courant de cette affaire. Comment est-ce possible que des faits aussi graves se produisent dans une école sans que le ministère de tutelle soit informé ? » s’interroge-t-il.

L’avocat a été le premier à informer le ministère de cette situation.

« Ils ont vérifié l’information, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Cela pose de sérieuses questions sur la protection des enfants dans nos écoles », dénonce-t-il.

Me Diallo appelle à une mobilisation générale pour protéger les enfants et traduire en justice les auteurs de tels crimes.

« On ne peut pas prétendre protéger nos enfants tout en laissant des individus dangereux circuler librement. Les autorités doivent agir rapidement pour mettre fin à cette impunité », conclut-il.

Cette affaire, qui a déjà suscité l’indignation de la population locale, met en lumière les lacunes du système éducatif et judiciaire guinéen en matière de protection des mineurs. Les parents des victimes et leurs représentants espèrent que les autorités prendront rapidement des mesures pour que justice soit rendue. 

Lamine Kaba pour Guineematin.com 

Tél : 620995917

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