Crime passionnel à Kankan : l’OGDH s’indigne et prête à se constituer partie civile

Me Alpha Amadou DS Bah, avocat de la partie civile

Au lendemain de l’acte criminel commis à Kankan, où Bangaly Traoré a mortellement poignardé une femme, l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et du citoyen (OGDH) a exprimé toute sa désolation. La structure estime que l’État a failli à ses obligations et affirme que si la famille de la victime n’a pas les moyens de s’offrir un avocat, elle peut se constituer partie civile dans le dossier. C’est maître Alpha Amadou DS Bah, le tout nouveau président de l’OGDH, qui a l’a annoncé ce vendredi 21 mars 2025 dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le président de l’Organisation Guinéenne pour la Défense des Droits de l’Homme se dit indigné par l’acte cruel subi par Adama Konaté. « C’est avec consternation que nous avons suivi ces images sur les réseaux sociaux. Et je pense que c’est quelque chose qui interpelle à plus d’un titre, parce que c’est la faillite des services de sécurité face à un individu qui a fait régner la terreur. Cet homme est un repris de justice, et il semble même que la victime avait déjà déposé une plainte contre lui, qui n’a pas abouti. Dès lors, elle avait droit à la protection de l’État. Donc, l’État a failli à ses obligations, qui sont celles de protéger les citoyens. On espère que son cas servira d’exemple, puisque c’est un assassinat prémédité et que des poursuites conséquentes seront engagées contre lui. Il faut que des sanctions exemplaires soient prononcées afin qu’une telle barbarie ne se reproduise plus dans notre société » a-t-il déclaré.

Dans ce cas précis, l’OGDH peut-elle se constituer partie civile ? Me DS Bah précise : « je pense que c’est tout à fait possible que l’OGDH prenne en charge ce dossier du côté de la partie civile. Si la famille de la victime n’a pas les moyens de s’offrir un avocat, l’OGDH peut intervenir, car elle a pour mission de soutenir les victimes de ce genre d’actes. Mais, ce qu’il faut souligner, c’est que cet individu aurait dû être maintenu en prison pour éviter que ce drame ne se produise. Nous sommes tout à fait disposés à accompagner cette famille pour que justice soit rendue, que l’auteur soit puni et surtout que la société soit débarrassée de tels individus dangereux. »

Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes ont souhaité la peine de mort contre le présumé assassin. « Je pense que notre arsenal juridique prévoit déjà des sanctions appropriées, allant jusqu’à la perpétuité. Ce n’est pas à cause d’un seul individu que nous devons remettre en cause l’abolition de la peine de mort. Cette interdiction est le résultat d’une longue lutte. Les sanctions prévues par notre code pénal sont largement suffisantes pour mettre hors d’état de nuire ce genre de criminels. Il n’y a donc pas besoin de réviser la loi pour cela ».

En outre, maître DS Bah fait des recommandations à l’Etat : « Ce qu’il faut, c’est rendre les services de sécurité plus efficaces, car les images que nous avons vues montrent clairement leur incompétence. Ils ont mis trop de temps à intervenir, et sans l’action des citoyens, cet individu aurait pu causer encore plus de dégâts. Les forces de l’ordre doivent être plus professionnelles et réactives. Peut-être que si elles avaient agi plus vite, cette femme aurait pu être sauvée. Il vaut mieux les former et exiger des résultats concrets dans leurs interventions ».

Yayé Oumou Barry pour Guineematin.com

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