Jugés pour injures et menaces de mort, les prévenus Fodé Sylla et François Katty ont été reconnus coupables par le tribunal de première instance de Kaloum. A l’audience correctionnelle de la semaine dernière, ils ont été condamnés à six mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende d’un million de francs guinéens. La partie civile dans cette affaire est Papito Sylla, dans une affaire de bail d’un restaurant à Kaloum, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
C’est un contrat de bail d’un domaine situé au quartier Coronthie, dans la commune de Kaloum, qui est à la base de ce malentendu entre des amis du quartier.
Selon le substitut du procureur de la République, les deux prévenus, Fodé Sylla et François Katty s’en sont pris au plaignant par le simple fait que celui-ci les a contournés dans leur propre quartier pour passer un contrat de bail avec une famille.
Interrogé, le prévenu François Katty a nié les accusations portées à son encontre. « C’est Papito Sylla qui est allé dire dans notre concession que c’est moi qui ai tué mon papa, et il m’a traité de beaucoup d’autres choses. C’est ainsi que j’ai porté plainte contre lui à la CMIS N°7 pour qu’il aille expliquer comment j’ai procédé. Là-bas, les OPJ nous ont fait comprendre que c’est entre ami, d’aller gérer ça en famille. Ils n’ont pas accepté d’entendre la femme et mes sœurs comme témoins. Ainsi, on est rentré à la maison. Trois jours après, c’est lui qui porte plainte contre moi devant la même unité pour injures et menaces. Cette fois, les agents ont tout fait pour qu’il abandonne, mais hélas. Il dit qu’il veut qu’on aille devant. C’est pourquoi il a transféré le dossier au commissariat central. De là, on m’a transféré à la maison centrale. Papito, je l’ai connu derrière mon ami Fodé Sylla ici présent. Lui et moi on ne s’est jamais disputé. Il n’y que ça va, ça va qui est entre nous. Je ne l’ai jamais insulté. Pourquoi d’ailleurs je l’insulterais ? »
Mais à la question du substitut du procureur de savoir si le contrat de bail passé par Papito, sans passer par les 2 prévenus, n’est pas la source du problème, le prévenu répond : « Jamais ! Moi, je n’ai jamais voulu m’immiscer dans ce contrat de bail qu’il voulait avoir avec les propriétaires de l’endroit. D’ailleurs, je ne connais pas les véritables propriétaires des lieux. Et je ne me suis jamais mis contre lui parce qu’il a traité directement avec d’autres personne ».
Même son de cloche chez Fodé Sylla, qui nie tout litige entre lui et Papito. « Ce jour, j’étais au travail quand une connaissance m’a appelé pour m’informer qu’il y a une convocation contre moi. Du coup, je suis arrivé et on est allés à la gendarmerie. Une fois là-bas, pendant que les gens parlaient, moi j’ai levé le petit doigt pour demander la parole pour savoir les raisons de ma convocation. C’est ainsi qu’un agent m’a répondu ceci : ‘’toi, tu es là parce que c’est toi qui es tout le temps avec François. C’est vous deux qui marchez ensemble’’. Parce que j’étais vraiment confus. Papito est un ami d’enfance. On s’est connu ici avant qu’il ne parte en Europe et revenir. Et quand il est revenu jusqu’à maintenant, il n’y a rien eu de mal entre nous. Quand il fait des réalisations, il m’invite d’aller voir. Et à mon tour, je l’encourage aussi. Mais par rapport à son projet de bail à Coronthie, certes il m’a informé, mais je ne savais rien de rien. Et je ne suis pas contre ses réalisations », a déclaré Fodé Sylla.
Ensuite, Papito Sylla a été appelé à la barre pour donner sa version des faits. Contre toute attente, il annonce le retrait de sa plainte, assortie de conditions. « J’aimerais bien retirer ma plainte parce que ce sont des amis de longue date. J’ai porté plainte à l’effet qu’on se comprenne. Mais, je n’ai pas voulu qu’on arrive à ce stade. Mais, j’ai quelques conditions à poser pour une paix durable, pour que plus jamais on en arrive là. Je demande que la femme de François arrête de m’injurier. Ils ont des sœurs dans la concession qui se sont mêlées dans la danse, en m’insultant tous les jours. Donc, je voudrais qu’ils disent à celles-ci de me laisser tranquille. Je leur demande ensuite de libérer là où ils s’assoient. Là-bas, c’est une route. Pour ne pas dire un jour que mes ouvriers les ont touchés… »
Au cours de ses réquisitions, le substitut du procureur, Mohamed Bangoura, est tout d’abord revenu sur les faits pour lesquels les deux amis sont poursuivis devant ce tribunal. Pour lui, ces prévenus sont suffisamment coupables des faits d’injures et menaces à eux reprochés. Par conséquent, il a demandé au tribunal de les retenir dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, de les condamner à 6 mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende de 2 millions GNF chacun.
Dans son délibéré, prononcé sur siège, le tribunal a déclaré Fodé Sylla et François Katty coupables des faits d’injures et de menaces de mort. Pour la répression, les condamne à 6 mois de prison, assortis de sursis, et au paiement d’une amende d’un million de francs chacun.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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