Joie et prudence sont les sentiments exprimés par maître Alpha Amadou DS Bah, nouveau président de l’OGDH et membre du collectif des avocats de la partie civile dans le dossier du massacre du 28 septembre. Une expression consécutive au décret rendu public hier, annonçant la prise en charge intégrale de l’indemnisation des victimes de la tragédie qui a endeuillé la Guinée le 28 septembre 2009. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce jeudi, 27 mars 2025, l’avocat salue la décision qu’il qualifie « décision historique », même s’il reste prudent en attendant sa concrétisation.
Le décret du Général Mamadi Doumbouya portant prise en charge intégrale de l’indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre par le Budget national de développement (BND) est une décision historique et salutaire, affirme Me DS Bah. « C’est une décision historique. Puisque c’est la première fois depuis l’indépendance du pays qu’une telle décision est prise par un gouvernement pour prendre en charge l’indemnisation de victimes de violations des droits de l’homme dans notre pays. Nous saluons cette décision et nous pensons que ça va certainement soulager les victimes qui attendent depuis 15 ans d’être indemnisées », a dit l’avocat de la partie civile.
Avec un enthousiasme limité, l’avocat attend la concrétisation de cette décision, qui va soulager les victimes. Selon lui, l’annonce seulement ne suffit pas. Il invite les départements ministériels concernés à prendre des dispositions idoines pour concrétiser cette décision. « Et nous espérons que le gouvernement va mettre en œuvre cette décision. Et que cela ne soit pas seulement un effet d’annonce. Donc, nous attendons que cela se traduise par des actes concrets, notamment par la création d’une structure qui va s’occuper de l’indemnisation proprement dite. Au-delà de l’annonce, cela doit être suivi d’effets. C’est dans la logique de l’application du décret, mais il faudrait que chaque ministère, en ce qui le concerne, prenne les dispositions idoines. Le ministère des finances doit inscrire ça dans la loi de finances rectificatives. Donc, il y a des préalables qu’il faut accomplir pour la mise en œuvre de ce décret. Nous, nous saluons la décision, mais nous attendons quelle se traduise en actes. Parce que l’annonce seulement ne suffit pas. Il y a des victimes qui attendent depuis 15 ans, Il y en a qui sont malades, alitées, et qui ont besoin de soins. Donc, cela va certainement soulager ces victimes qui sont dans une pauvreté extrême. Donc, nous saluons la décision et nous attendons les actes concrets, et nous remercions le gouvernement d’avoir pensé à l’indemnisation des victimes, parce que nous savons tous que ceux qui ont agi le 28 septembre l’ont fait sur le manteau de l’Etat(…). Donc, le fait que l’Etat les prenne en charge n’est que justice rendue aux victimes », a-t-il laissé entendre.
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com