Située à seulement cinq kilomètres de la commune urbaine de Pita, la sous-préfecture de Sintaly regorge d’une richesse spirituelle et communautaire unique. La grande mosquée, considérée comme l’une des plus anciennes du Fouta, symbolise non seulement la foi, mais aussi la résilience des habitants. Au micro de l’envoyé spécial de Guineematin.com à Pita, l’imam Mohamed Diouma Bah est revenu sur l’histoire de ce haut lieu de culte et a exposé les réalités infrastructurelles de la localité.

« Cette mosquée a été construite par nos arrière grands parents, parmi les tous premiers à ériger des lieux de culte durant les guerres saintes. Depuis, plusieurs générations se sont succédé. En 1967, nous avons remplacé la toiture en paille par des feuilles de tôle. A l’époque, j’étais en classe de 3ème Année. Par la suite, en décembre 1976, Sintaly a été érigée en sous-préfecture à travers un congrès organisé à Conakry, sous le régime de feu Ahmed Sékou Touré. À l’origine, cette mosquée en banco avait un mur d’un mètre carré. Mais, avec l’augmentation de la population et l’élan de développement, les fils de Sintaly ont jugé nécessaire d’agrandir cette maison de Dieu, située à environ 5 km du chef-lieu de la préfecture de Pita. C’est ainsi que, grâce à nos propres efforts et à une volonté commune, nous avons réussi à reconstruire la mosquée. Aujourd’hui, les minarets sont érigés, le carrelage est posé, et les travaux se poursuivent. Nous travaillons également à la mise en place des latrines, de la cour, d’une morgue et d’autres infrastructures pour la rendre pleinement fonctionnelle. Voilà entre autres ce que nous accomplissons depuis plus de vingt ans. Toutefois, nous avons encore besoin d’assistance, car il s’agit de la maison de Dieu. Nous en appelons donc aux bonnes volontés pour nous soutenir davantage. Grâce à la collaboration avec AMA, nous avons pu obtenir un forage à l’intérieur de la mosquée, ainsi que le courant électrique à Sintaly. Actuellement, nous avons un besoin urgent d’habitations solides. Nous envisageons aussi un lotissement, c’est pourquoi nous souhaitons attirer une population désireuse de s’installer ici et de contribuer à l’essor de l’islam dans notre localité. Notre sous-préfecture compte six districts : Sintaly Centre, Bourkaadyé, Saraya, Laliya, Kokoulo et Pitaba. Nous partageons également une frontière avec la commune urbaine de Pita », a expliqué l’imam de la grande mosquée de Sintaly.
De son côté, Mamadou Diouma Bah, porte-parole de la jeunesse de la jeunesse de Sintaly, a parlé des quelques infrastructures de leur localité en sollicitant un appui pour la relance de la culture des pommes de terre.

« Comme l’a si bien expliqué notre sage, nous vivons en harmonie à Sintaly. Pour favoriser le commerce, nous avons créé un marché au centre, et un autre est en cours de réalisation à Ley Fello, plus précisément à Madina Mawdé. Nous sollicitons donc un appui ou une aide pour achever ces infrastructures marchandes. Par ailleurs, plusieurs citoyens s’investissent dans l’agriculture à travers des jardins et des potagers, où l’on cultive des tomates, des légumes, des concombres, des aubergines, entre autres. Certains se sont aussi lancés dans la culture de pommes de terre. Cependant, cette activité peine à se développer par manque de moyens, alors même que de nombreuses personnes sont motivées à s’y engager. Sur le plan éducatif, notre sous-préfecture dispose actuellement de trois collèges situés à Sintaly Centre, Ley Fello et Kokoulo. Mais sur le plan commercial, nous ne disposons pas encore d’un marché véritablement fonctionnel, car la proximité de la commune urbaine de Pita freine l’implantation d’un véritable centre économique local. En effet, en seulement cinq à dix minutes de marche, on atteint la ville pour y satisfaire ses besoins. Nous, les jeunes de Sintaly, avons entrepris plusieurs initiatives telles que la mise en place d’un terrain de football. Toutefois, nous avons également besoin d’emplois décents pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine », a plaidé Mamadou Diouma Bah, porte-parole de la jeunesse locale.
La commune rurale de Sintaly est stratégiquement située entre le chef-lieu de la préfecture de Pita et celle de Timbi-Madina qui est l’une des plus importantes collectivités à l’image urbaine et historique marquée dans le Fouta théocratique. Toutefois, la principale route reliant cette zone reste dans un état dégradé, malgré son importance économique. Elle mérite un bitumage digne de nom, car elle dessert une zone fortement impliquée dans la production maraîchère, tant pour le pays que pour les marchés des pays voisins de la sous-région.
De retour de Sintaly (Pita), Amadou Baïlo Batouala Diallo envoyé spécial de Guineematin.com
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